Jean-Claude BAUDOIN.C'est à la cinquantaine passée qu'il publie son premier livre : celui dont il est question ici. Rien ne le prédisposait à cela : depuis l'adolescence il travaillait en usine et n'a jamais quitté ce milieu qu'on dit « ouvrier ».Il s'en explique par écrit, s'avouant peu doué pour le discours oral : « J'écris depuis l'âge de douze ans, sans doute pour représenter l'autre qui est en moi. Celui qu'on a peut-être aperçu, entrevu, mais qu'on n'a pas accueilli, qu'on a parfois repoussé, renié, comme n'étant pas nécessaire ou acceptable dans un milieu où il est posé que la simple présence suffit. »Poussé dans ses retranchements il ajoute : « Seule l'écriture nous permet de sortir du profond sommeil des jours, de vraiment mesurer ce temps à vivre qui nous est dévolu. »Aujourd'hui comme hier, il habite une petite ville non loin du Havre ; et reconnaît que faute d'avoir arpenté le monde, il l'a beaucoup rêvé.