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Citation de Ledraveur


On peut se demander alors combien, parmi les animaux apparemment bien caractérisés, correspondent en fait à des transformations achevées ou à des esprits auxiliaires, avec lesquels le chamane s'identifie et dont le rôle est si important dans le chamanisme. Il n'est pas possible de répondre à cette question, ce qui ne veut pas dire qu'il soit interdit de se la poser.
Toujours est-il que les esprits auxiliaires « sont conçus sous forme animale dans les sociétés de chasse » (Hamayon, I1990, p. 433) et que « tout dans le comportement du chamane donne à croire qu'il s'identifie à un animal — et c'est bien ce qui lui est demandé : c'est à un être surnaturel de forme animale qu'il doit s'accoupler, contre d'autres êtres surnaturels à forme animale qu'il doit lutter ; c'est donc de sa part un changement d'essence qui est requis » (ibid., p. 533). C'est bien pourquoi, malgré ses réserves sur la transe (cf supra), R. Hamayon déclare : « J'ai toujours été convaincue que l'art des grottes avait un rapport avec le — vrai — chamanisme : il y a un lien fondamental entre chamane et chasse. Il me paraît tout à fait vraisemblable que ces sociétés où la vie dépendait tellement des animaux aient eu recours au chamanisme » (La Croix, 20 décembre 1996).
p. 208Divers exemples indiscutables sur le caractère hallucinogène des grottes profondes nous ont été signalés, soit par témoignages directs de spéléologues, soit dans des articles ou ouvrages (Renault, 1995-1996 ; Simonnet, 1996, p. 343 ; Fénies, 1965). Bien entendu, ces hallucinations, non sollicitées et même redoutées, sont anarchiques et revêtent des formes diverses selon les personnes. Elles montrent simplement que le système nerveux de spéléologues très différents réagit malgré eux à l'obscurité prolongée et à son manque de repères, qui ajoute ses effets à ceux de la fatigue*. Étant donné que nul ne conteste la conception universelle du monde souterrain comme celui d'un au-delà, il est quasiment certain que lorsque les Paléolithiques allaient dans les galeries profondes, ils devaient avoir conscience de se trouver dans le monde des puissances occultes et qu'ils s'attendaient à les y trouver. Un tel état d'esprit, conforté par l'enseignement reçu, ne pouvait manquer de favoriser la venue des visions qui devaient être recherchées plutôt que rejetées. Les grottes pouvaient donc avoir un double rôle, dont les aspects étaient fondamentalement liés : faciliter les états altérés de la conscience, c'est-à-dire les visions, et entrer en contact avec les esprits à travers la paroi.
p. 210
(voir : le livre « Hors du temps » ; Michel Siffre - éditions René Julliard © 1963
https://www.babelio.com/livres/Siffre-Hors-du-temps/865596/critiques/1170359 )
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