Jean-François Six

Une très lointaine lecture réempruntée dernièrement à un camarade ...



Un ouvrage qui se présente comme un guide pratique mais aussi comme une réflexion pluridisciplinaire donnant un tableau significatif des solitudes positives comme douloureuses, que cela soit d’un point de vue sociologique, psychologique, philosophique… avec des exemples artistiques, littéraires ou cinématographiques… Le tout illustré d’une sorte d’abécédaire, proposant des pistes de réflexion, des citations, d’auteurs, etc.



« Au fond de toutes les solitudes, il y a le même appel, la même supplication, le même désir vers l'Absolu: on le retrouve dans tous les regards, il brille sur toutes les larmes, il éclate dans tous les cris et quel que soit le nom qu'on lui donne: Dieu, l'Amour, la Liberté, la Vie...-cf.:

J. Leclercq, Debout sur le soleil, Paris, Seuil, 1980- ( p.209) »



Un ouvrage passionnant qui m’a fait découvrir ou redécouvrir (car je n’en avais pas le moindre souvenir !!) un écrivain intéressant : Marcel Clebant (écologiste avant l’heure), auteur de « L’Ile des oubliés », récompensé, à l’époque de sa parution…



« Tout homme qui est un vrai homme

doit apprendre à rester seul au milieu de tous

à penser seul pour tous et au besoin contre tous. -Romain Rolland, Clérambault, introduction (p.268) »

En refermant cette biographie de Charles de Foucauld, Sa vie, sa voie, il m'en reste un indicible intérêt pour cet homme pieux, qui cherche à être le dernier des derniers.

Charles de Foucault est né à Strasbourg. Il perd ses parents très jeunes et avec sa soeur va vivre chez son grand-père, le colonel de Morlet. Les deux enfants sont entourés d'amour par leurs proches et leur cousine Marie de Bondy devient leur seconde mère. Charles de Foucault s'engage dans l'armée et entre à Saint-Cyr. Son caractère est bien trempé et son esprit est celui de la rencontre, de la découverte, de l'ouverture. Il aime la solitude et l'action. D'ailleurs, lorsqu'il se trouve en Algérie, son désir de découvrir le Maroc est fortement ancré en lui. Et c'est déguisé en rabbin juif qu'il accompagne le rabbin Mardochée. Il en établira un compte-rendu qu'il adressera à la société de géographie. Cette rencontre avec l'Islam influencera sa vision du monde et le conduira à la rencontre de Dieu dans l'église Saint-Augustin de Paris. Il approche l'abbé Huvelin, vicaire de la paroisse. Auprès de cet homme d'église, il se convertit et veut devenir moine. Sa recherche du sacrifice extrême le conduit chez les trappistes, à Notre-Dame-des-Neiges. Cet enfermement ne lui convient pas. Il veut imiter Dieu. Dieu l'appelle de l'autre côté de la méditerranée, chez les infidèles en 1890. "Le Prieuré d'Akbès, ce sont des baraquements." En 1892, il prononce ses voeux et reçoit la tonsure. Il perçoit que Dieu a un projet évangélique pour lui, un projet de vie qui le rallie à son désir d'imiter Jésus, sa mission. En 1901, il est ordonné diacre. de retour à Tamanrasset, il rencontre la population où il existe encore l'esclavage, une abomination. Son tempérament anxieux, entier, attentionné le rend populaire auprès des autochtones, surtout les Touaregs dont il établira un dictionnaire de la langue. C'est un gros travail. Charles de Foucault est très occupé entre ses visites, l'élaboration de son association, le dictionnaire Touareg, l'aide aux nécessiteux. Il ne se ménage pas. Il fait toujours passer l'intérêt général avant l'intérêt particulier.

Sa correspondance avec ses proches, ses amis religieux, ses amis militaires est une mine d'informations et nous rend plus proche de cet homme exceptionnel.

J'ai été quelque peu bousculée par cette biographie de Thérèse de Lisieux. J'ai même pensé abandonner ma lecture. Il a été difficile pour moi de comprendre sa vocation. Puis, j'ai découvert une jeune fille intelligente, courageuse, amoureuse. Armée de l'accord de son père, elle entre au Carmel de Lisieux à 15 ans, ce qui est exceptionnel. En effet, pour entre en religion, il faut être majeur. Elle est allée jusqu'au Vatican pour plaider sa cause auprès du Pape. Donc, elle entre au Carmel où deux de ses soeurs portent déjà la robe. La vie au Carmel est surtout consacré à la prière. Ses talents de prosateur lui permettent de s'épanouir et de s'intégrer à la communauté malgré l'étreinte excessive de sa soeur, Mère Agnès qui a été sa "petite mère" après la perte de leur mère. Thérèse était toute jeune. Dans cet ouvrage, nous découvrons l'itinéraire spirituel de Thérèse de Lisieux qui entra dans la vie religieuse sous le nom de soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face. L'auteur nous livre les moments-clefs déterminants sa voie. Elle s'instruit auprès des oeuvres accessibles aux religieuses. En effet, comme dans la société civile, la vie des religieuses est supervisée par les hommes. Les lettres transmises à l'extérieur sont lues par la Prieure mais aussi occasionnellement par l'évêque. Thérèse vit sa petite vie dans l'anonymat. Elle écrit des poèmes lors des fêtes et des scénettes interprétées par les novices pour les grandes occasions. Dans le même temps, elle approfondit sa vocation et vide son coeur pour que Dieu puisse y habiter. Elle devient ainsi "une mystique trinitaire" (Père-Fils-Esprit). Son amour pour ses soeurs, pour les hommes, pour Dieu l'envahit. Sa santé se fragilise. Elle souffre d'hémoptysie. Elle rejette par la bouche du sang qui provient de l'appareil respiratoire. Elle en meurt après plusieurs mois d'agonie à l'âge de 24 ans. Elle a vécu une vie pleine dans l'Amour de Dieu.

Jean-François Six se livre et nous livre différentes lectures du Cantique des Cantiques et, à travers ces lectures, nous propose une réflexion à propos de l'Eglise et sa vision de la sexualité. Ce livre est paru au moment où le SIDA faisait des ravages, où le pape interdisait l'usage du préservatif et où Cyril Collard venait de mourir, laissant derrière lui "Les nuits fauves"...

L'abbé Chevrier pourrait se rapprocher d'un abbé pierre du 19ᵉ. La comparaison est peut-être désobligeante, mais permet d'avoir une idée du genre de ce livre.

C'est la biographie d'un ecclésiastique qui a œuvré pour aider les personnes dans la misère en restant proche d'eux avec simplicité et spiritualité (proche des évangiles).

L'écriture très accessible relate son quotidien et celui de Lyon dans la période difficile des débuts de l'industrialisation.

Il a créé la fondation du Prado, organisation toujours existante (ayant évoluée avec des organismes laïcs, régionales) pour soutenir les plus défavorisés.



De l'auteur, je ne parlerais pas ; il a été renvoyé de l'état clérical en 2021 après un procès pour abus sexuel.



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