Vigée-Lebrun, qui était jeune et avenante, était accoutumée aux regards langoureux que posaient sur elle les commanditaires de portraits. Lorsqu'elle les trouvait gênants pour sa pudeur, elle exigeait de peindre à regard perdu, ce qui s'oppose à ce qu'on regarde le peintre. Ici, rien de tel; elle souhaita au contraire que les prunelles de l'ambassadeur, un regard fier dans des yeux de gazelle, ne la quitassent pas. Mais celui-ci n'en démordit point et à aucun moment ne détourna son regard de la fenêtre. L'alliance avec le démon a ses limites. (p. 45)