Il est regrettable que les hommes qui savent ne soient pas ceux qui sont appelés à examiner, dans chaque problème, les formules à appliquer. Les Universités n'ont pas la fonction qui leur revient. Les Universités ne devraient pas être réservées à des professeurs de carrière qui distraient des générations entières des vrais enjeux par l'infusion d'une idéologie morbide ou la régurgitation des leçons d'un passé dépassé. (...) Ce qui nous serait utile, c'est que s'assemblent des gens qui ont réussi chacun quelque chose dans la vie pour examiner ensemble des solutions fraîches aux enjeux actuels. Non des solutions imaginaires ou décomposées à des problèmes qui se posaient hier.
L'homme le plus écouté de France, Jean Grandmougin, se destinait à l'enseignement - philosophie - quand, à la veille de la seconde guerre mondiale, il bifurqua vers le journalisme. Depuis dix ans, les éditoriaux qu'il donne à Radio-Luxembourg font le point, deux fois par jour, de la situation politique. Ses auditeurs se comptent par millions.
Pour son premier livre, Jean Grandmougin a été amené par sa profession à établir un diagnostic et à nous dresser un tableau extrêmement vivant de la conjoncture internationale, dans le style simple où il excelle à la radio. Qu'il s'agisse de l'effondrement des blocs, de l'évolution du Moyen-Orient, de la métamorphose de la Chine, son livre est entièrement tourné vers demain.
Jean Grandmougin dégage à grands traits les perspectives d'avenir.
Le fil directeur de son ouvrage est que toutes les méthodes, diplomatiques ou politiques, en usage depuis des siècles, ont été périmées par la découverte de la bombe atomique. Le comportement des gouvernements doit être repensé. Sinon, le pire risque de se produire ; car toutes les données d'un nouveau conflit sont réunies.
"Comment éviter l'explosion ? Face à la montée des jaunes, à la renaissance de l'Islam, à l'éveil du monde Noir, quelle route les blancs peuvent-ils emprunter ?"
Jean Grandmougin place le long de notre route des panneaux indicateurs.
(quatrième de couverture du volume paru aux éditions de "La table ronde" en 1958)