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Critiques de Jean Le Rond d`Alembert (7)
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Essai sur la société des gens de Lettres

Tout amateur de littérature et de culture devrait porter à sa connaissance ce pertinent "Essai sur la société des gens de lettres et des grands, sur la réputation, sur les mécènes, et sur les récompenses littéraires".

Ce texte d'une étonnante actualité (lire la préface éclairante à ce sujet) s'inscrit dans une démarche plus vaste que la considération pour la culture : D Alembert enchâsse cet essai dans une réponse plus globale aux ennemis de l'Encyclopédie (dont la polémique avec un Rousseau très radical à l'égard de la culture), édifiant ici une réponse qu'il veut définitive à propos du rôle des Lettres et surtout de la relation entre gens de Lettres (écrivains, historiens et philosophes), Etat et société, donc de leur statut et de leur autonomie. D'Alembert y dissèque avec brio la culture comme instrument de pouvoir et de soumission par le biais de l'entre-soi académique et salonard et tente d'y répondre, dans un style d'une délicieuse retenue.



Quand Rousseau dénonce le lien de cause à effet entre progrès des Arts et des Lettres et décadence des moeurs et des vertus, avançant une critique morale (et même moralisatrice) de la culture et donc justifiant l'intervention autoritaire d'un pouvoir socio-politique pour l'arbitrer, D Alembert lui oppose la "République des Lettres" (association de gens de Lettres) où seuls les intellectuels, indépendamment de tout pouvoir, doivent animer et résoudre les débats et conflits culturels. Cette réponse générale apportée à la polémique de Rousseau, pousse cependant D Alembert, dans cet essai, à examiner les effets et défauts d'une société de gens de Lettres.

Très actuel, D Alembert évoque brillamment, et c'est réjouissant, l'intérêt collectif de la culture en dénonçant une mondanisation des intellectuels : les salonards voltairiens et autres pratiquants de l'entre soi, avides de reconnaissance, fortement endogames et toujours en bonne compagnie, ils y sont réduits à d'obéissants intermédiaires culturels entre le pouvoir des classes dominantes et le public.

D'Alembert est délicieusement impertinent quand il évoque la pédanterie (toujours contemporaine) du Bel Esprit abreuvé de gloire et médaillé de prix et de distinctions, ainsi que l'académisme et le mécénat plaçant des intellectuels instrumentalisés au service de la domination socio-politique.



Enfin, si D Alembert en appelle à un ordre culturel indépendant, il ne résout pas le problème de fond : le modèle même d'une "Société de Gens de Lettres" doit les libérer de l'assujettissement au pouvoir mais en même temps les fédère en caste. Ce qui doit les autonomiser finalement les instrumentalise puisqu'une caste, aussi littéraire soit elle, génère des réflexes de caste où les conflits intellectuels ne sont que reflets d'une lutte pour la suprématie.

Le mérite de cet essai éclairant de d'Alembert est de révéler qu'aucun modèle, société de gens de Lettres, institutions, encyclopédisme, académisme, ne se révèle satisfaisant pour garantir l'indépendance intellectuelle contre les pouvoirs socio-politiques. Et le débat sur une culture dominante insinuée dans toutes les institutions culturelles se pose toujours aujourd'hui de façon pressante. Quant à l'autonomie actuelle des représentants publics et privés de la culture, n'en parlons pas (en a-t-on le droit d'ailleurs ?).

D'Alembert ne sort de cet écueil que par la proposition du tyran éclairé qui s'empêcherait de trop instrumentaliser, à la manière prussienne de Frédéric II, c'est-à-dire parier sur la bienveillance d'un pouvoir politique éclairé pour garantir une relative autonomie de la culture. Et là je refuse de suivre D Alembert car, pour paraphraser Salvador Dali, je ne mange pas de cette lumière là.
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Essai sur la société des gens de Lettres

Une très belle réflexion de d'Alembert sur le rôle et les relations des intellectuels et de la culture avec le pouvoir. C'est également une belle réponse apportée à la position de Rousseau dont la vision culturelle est souvent autoritaire, voire épouvantable.



A noter que la préface aide parfaitement à resituer l'oeuvre dans son contexte et à en comprendre les enjeux philosophiques.
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Entretien entre d'Alembert et Diderot

« Entretien entre d’Alembert et Diderot » n’est sans doute pas un monstrueux pavé de la philosophie mais recèle par son contenu une des idées les plus importante pour comprendre la philosophie matérialiste de Diderot.



En dotant la matière d’un principe latent de sensibilité (et donc de vie) s’activant suivant les conditions naturelles, le philosophe consolide ses positions naturalistes tout en rejetant toute métaphysique destinée à expliquer le monde.



Par cette approche remettant en centra la matière et la sensation, Diderot s’affirme donc comme un ennemi de la pensée pure, et des idées transcendantes d’origine supérieure.
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Entretien entre d'Alembert et Diderot

Cet entretien, bien sûr apocryphe, entre les deux encyclopédistes est la première partie d’un triptyque qui comprendra outre le RÊVE DE D’ALEMBERT, la SUITE DE L’ENTRETIEN.

Mais on sait par une lettre que Diderot adressa à Sophie Volland qu’ils ont été écrits à la même époque en 1769. Pourtant elles ne parurent qu’en 1830, Mademoiselle de Lespinasse, que Diderot citait dans les deux derniers textes, ayant exigé la destruction de ces trois dialogues.

Diderot imagine dans l’Entretien qu’il discourt avec le mathématicien d’Alembert. Celui-ci, qui nous fait un peu penser à Pascal écrivant son pari, met en balance de façon hypothétique la supériorité qu’il y aurait à considérer un Dieu comme architecte de l’univers sur le matérialisme. Ils sont au moins d’accord sur le côté insatisfaisant de la génération spontanée (voir citation). La proposition « Dieu existe » sera pour Popper au XXe siècle dotée de sens, mais non scientifique, car non réfutable.

Diderot fait preuve de conviction et d’une détermination inébranlable à distinguer « les sciences exactes », physiques et mathématiques des « sciences conjecturales », histoire morale politique etc. Et il argumente sur le fait que les sciences exactes fournissent assez d’informations pour que nous soyons assurés des prévisions que nous pouvons en tirer. Par-delà les siècles, rejoignant Max Planck parlant du visage de Dieu, il soutient que si nous connaissions tous les éléments, nous atteindrions l’Être divin. D’Alembert ne peut qu’argumenter par le scepticisme. La formidable dialectique de Diderot l’emporte. La raison ne permet pas le scepticisme.

Notons que d’Alembert (1717-1783) eut une relation trouble avec Mademoiselle de Lespinasse, citée par Diderot et qu’à sa mort il n’y eut aucune cérémonie religieuse.
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Entretien entre d'Alembert et Diderot

Un excellent ouvrage philosophique entre deux grands penseurs français : Denis Diderot et D'Alembert qui parle de différents sujets tel que l'existence de l'univers, la réalité et le sens de la vie.
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L'Encyclopédie Diderot et D'Alembert - Archit..

document riche
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L'Encyclopédie Diderot et d'Alembert - Imprim..

Impossible d'étudier le siècle des Lumières sans faire un détour par l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.



L'Encyclopédie est une entreprise collective immense (158 collaborateurs et de nombreux graveurs ! ) qui entreprend de faire le tour de tous les savoirs.



Parmi les collaborateurs les plus connus, on compte Voltaire, Rousseau, Holbach, Jaucourt, Condillac, Dumarsais, Damilaville.



L'Encyclopédie ne vise pas qu'à vulgariser les connaissances. Certains articles ont une visée critique (l'article "Capuchon" par exemple dénonce avec ironie le fanatisme religieux). C'est ce qui explique les multiples censures dont L'Encyclopédie a fait l'objet (l'oeuvre a même été condamnée par le Pape en 1759 !).


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