Cet entretien, bien sûr apocryphe, entre les deux encyclopédistes est la première partie d'un triptyque qui comprendra outre
le RÊVE DE D'ALEMBERT, la SUITE DE L'ENTRETIEN.
Mais on sait par une lettre que
Diderot adressa à Sophie Volland qu'ils ont été écrits à la même époque en 1769. Pourtant elles ne parurent qu'en 1830, Mademoiselle de Lespinasse, que
Diderot citait dans les deux derniers textes, ayant exigé la destruction de ces trois dialogues.
Diderot imagine dans l'Entretien qu'il discourt avec le mathématicien
D Alembert. Celui-ci, qui nous fait un peu penser à Pascal écrivant son pari, met en balance de façon hypothétique la supériorité qu'il y aurait à considérer un Dieu comme architecte de l'univers sur le matérialisme. Ils sont au moins d'accord sur le côté insatisfaisant de la génération spontanée (voir citation). La proposition « Dieu existe » sera pour
Popper au XXe siècle dotée de sens, mais non scientifique, car non réfutable.
Diderot fait preuve de conviction et d'une détermination inébranlable à distinguer « les sciences exactes », physiques et mathématiques des « sciences conjecturales », histoire morale politique etc. Et il argumente sur le fait que les sciences exactes fournissent assez d'informations pour que nous soyons assurés des prévisions que nous pouvons en tirer. Par-delà les siècles, rejoignant Max Planck parlant du visage de Dieu, il soutient que si nous connaissions tous les éléments, nous atteindrions l'Être divin. D'Alembert ne peut qu'argumenter par le scepticisme. La formidable dialectique de
Diderot l'emporte. La raison ne permet pas le scepticisme.
Notons que
D Alembert (1717-1783) eut une relation trouble avec Mademoiselle de Lespinasse, citée par
Diderot et qu'à sa mort il n'y eut aucune cérémonie religieuse.
Lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki..