J'ai évité les routes. Ce sont des abstractions, des épures de géomètre. Hautaines, dédaigneuses du paysage, taillées à l'emporte-pièce dans le seul but de traverser et de relier, les routes ont été inventées pour filer vite et sans détour. Elles sont faites pour des hommes pressés. (...)
Cette hâte ne convient pas au marcheur. La ligne droite l'ennuie, les horaires l'assomment, le progrès l'épouvante. il veut aller à son pas, encore et toujours (...) Plus les autres se précipitent, plus il ralentit (p. 12)