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Citation de batlamb


QUE SA VOLONTÉ SOIT FAITE

Au cours d’un voyage, Nasr Eddin rencontre deux derviches errants en compagnie desquels il poursuit sa route. Lorsque le soir arrive, ils font halte, se prosternent en s’orientant vers la Mecque, après quoi le Hodja sort un pain de sa besace.

— Voici ce que j’ai à manger, annonce-t-il. Et vous ?

— Nous, nous n’avons rien, répondent les derviches.

— Qu’à cela ne tienne ! poursuit Nasr Eddin amicalement : nous allons partager, mes bons amis.

— Non, non, pas du tout, proteste l’un d’eux, ce procédé est grossier et indigne d’hommes de foi. Nous devons nous en remettre à la volonté d’Allah.

— Mais comment la connaîtrons-nous ? demanda le Hodja, impressionné.

— Tu es un ignorant ! Nous n’avons qu’à nous coucher et dormir ; demain matin, mangera le pain celui à qui Allah aura envoyé le plus beau rêve.

Force est donc à Nasr Eddin de se coucher le ventre creux aux côtés des deux autres.

Le lendemain matin, à peine réveillés, les derviches s’empressent de raconter leurs rêves.

— Allah soit loué ! fait le premier. Cette nuit, j’ai été gratifié de sublimes impressions célestes. J’ai rêvé qu’un cheval aux ailes de feu venait me prendre sur son encolure et me faisait traverser les sept cieux.

— Ton rêve est bien médiocre à côté du mien, repart le second. L’ange Djibraïl en personne m’a emporté entre ses ailes et déposé dans le jardin céleste, à la droite du Prophète.

— Le pain est pour toi, sans conteste, reconnaît le premier.

— Attendez ! intervient Nasr Eddin. Vos rêves ne sont rien, comparés au mien. J’ai entendu Allah lui-même me réveiller et me dire : « Nasr Eddin bien-aimé, mange le pain tout entier sans plus attendre. » Ô saints derviches, pouvais-je résister à Sa volonté ?
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