Jean-Louis Poitevin, critique d'art, philosophe, écrivain, est l'auteur à l'Atelier des Cahiers de "Séoul, Playstation mélancolique", le premier roman inspiré à un auteur francophone par la Corée contemporaine. Partez à sa rencontre dans cette vidéo-interview.
Partout les lumières. Partout les corps. Les petites rues nous aspirent, insouciants et libres. Nous croisons sur notre chemin autant de poissons-pilotes que de méduses alanguies, de filles assoupies que de filles qui tanguent comme des vélos avant le départ d'une course poursuite, de mecs débraillés que de mecs criant leur envie d'en découdre.
p81
Et si c'était cela une ville, une métaphore en action projetée contre le mur du ciel par le kaléidoscope des corps et des énergies qui la composent, la forgent, l'usent, la détruisent et la recomposent, jusqu'au retour définitif à la poussière, programmé de toute façon !
Soudain son sourire s'efface. Dès qu'il commence à jouer, son visage devient grave. Seule la musique compte pour lui. Il sait déjà qu'elle est sa vie. Toute sa vie. (p.6)
Je marche, je regarde, j’entends, j’absorbe. Mon corps absorbe. Mon cerveau absorbe. Je laisse s’épanouir en moi ces milliers de fleurs urbaines et sauvages qui explosent à chaque endroit, néons en plein jour, écrans aux dimensions de cataracte déversant leurs millions de litres de pixels sur des passants apparemment indifférents...
C’est à partir de cet instant que la ville commença de glisser, carte mentale incertaine, sur la carte de ce monde enfoui et que les lignes brisées de mes vies non vécues sont venues épouser (…) le dédale imprécis des rues de Séoul.
e marche, je regarde, j’entends, j’absorbe. Mon corps absorbe. Mon cerveau absorbe. Je laisse s’épanouir en moi ces milliers de fleurs urbaines et sauvages qui explosent à chaque endroit, néons en plein jour, écrans aux dimensions de cataracte déversant leurs millions de litres de pixels sur des passants apparemment indifférents...
C’est à partir de cet instant que la ville commença de glisser, carte mentale incertaine, sur la carte de ce monde enfoui et que les lignes brisées de mes vies non vécues sont venues épouser (…) le dédale imprécis des rues de Séoul.
A-t-on besoin de mémoire quand on a au bout des doigts la totalité du monde pensable ?