AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.17/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bellac , 1946
Biographie :

Jean-Louis Terrade, né à Bellac, est l'auteur de trois romans. Il vit à Montpellier.

Carrière professionnelle à la Compagnie des Salins du Midi à Aigues-Mortes et Montpellier de 1975 à 2001. Consultant-formateur dans une petite société de conseil parisienne.
A publié trois romans : Bleu algérien (Gallimard, 1977), La limousine noire (Gallimard, 1979), Une saison au club (Fayard, 2013), et un recueil de nouvelles : L’enfant perdu (Calmann-Lévy, 1984). Trois nouvelles inédites ont été publiées dans le journal Le Monde : Malika en mars 1981, Dernier Train en mars 1982 et Le jour du cochon en mars 1985. Crédits photographiques : DR.
Bibliographie non exhaustive : Une saison au club, éd. Fayard, 2013 (roman). L’enfant perdu et autres nouvelles, éd. Calmann-Lévy, 1984 (nouvelles). La limousine noire, éd. Gallimard, 1979 (roman). Bleu algérien, éd. Gallimard, 1977 (roman).

+ Voir plus
Source : http://www.occitanielivre.fr/annuaire/terrade-jean-louis
Ajouter des informations
Bibliographie de Jean-Louis Terrade   (5)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Jean Louis Terrade présente son roman Bienvenue au Club aux élèves du Lycée Jules Guesde


Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je venais de regagner Paris après la disparition de mon père quand, un matin de novembre, en parcourant le journal auquel j'étais abonné, je tombai sur une petite annonce qui attira mon attention :
"Particulier recherche un exemplaire du roman de Pierre Redaert, le Disparu. Offrirait forte récompense."
Suivait la mention indiscrète d'un numéro de téléphone.
Je téléphonai. Non pas que j'eusse la moindre idée de l'endroit où je pourrais dénicher l'ouvrage ou que l'auteur me fût familier, mais Redaert était l'anagramme de mon nom.
Commenter  J’apprécie          55
Jean-Louis Terrade
LA GARTEMPE Janvier « Merci pour ces quatre journées et pour votre sensibilité » Elle m’avait adressé cet e-mail à la fin du stage de formation que j’avais animé à Paris. Je l’avais lu à mon retour à Montpellier. Alexandra – 32 ans – Grande, svelte, sportive. Yeux bruns pailletés de vert. Mère corse, père pilote de ligne. A Paris, nous nous sommes revus à une terrasse de café, au théâtre, puis dans une chambre d’hôtel. Mars Le premier matin de sa venue à Montpellier, elle s’est éveillée de bonne heure ; dans le salon, elle a examiné les livres rangés par ordre alphabétique d’auteur, sur les rayons de la bibliothèque. Quand je l’ai embrassée en lui apportant le petit déjeuner, elle était allongée sur le canapé, occupée à lire. Le livre qu’elle avait choisi : « Détruire, dit-elle.» L’amour d’une femme, c’est toujours ce qui m’a fait avancer mais aussi terriblement reculer. Quand la relation amoureuse devient déséquilibrée – comme au tennis où vous croyez avoir le match en mains et que, pour des raisons inexplicables, la partie se retourne – je régresse. Je pense à mon enfance en Limousin, à mon père secret et dominateur, à ma mère fragile et dominée ; un lien douloureux et insécable me rattache à la victime, ma mère.
Commenter  J’apprécie          40
Jean-Louis Terrade
Le jour du cochon, nouvelle publiée dans le monde du 21 janvier 1985
Une petite ville du Limousin à la mi-décembre, juste après la guerre de 1939-1945.

Un lundi matin : la pendule marque cinq heures. Du givre recouvre les carreaux de la cuisine baignant dans la pénombre. Au-dehors, l'eau gèle dans les seaux.

Mon père vient de partir à la ferme des Barres, où l'on engraisse, depuis le printemps, le cochon destiné à ma famille. C'est la tradition, dans la campagne limousine, de saigner le cochon en décembre, afin d'avoir sur la table de Noël les andouillettes, les boudins, les fricassées de porc frais. Cette tradition séculaire a été renforcée par les pénuries dues à la guerre, les campagnes constituant la cave et le grenier pour certaines familles aisées (ou débrouillardes...) des villes.

Mon père se hâte. Il doit être de retour à huit heures pour l'embauche. Le grand Simon, un ancien commis-boucher devenu cuisinier-chef aux hospices royaux du Dorat, l'accompagne. Il est maigre comme un clou, mais solide comme le granit. Dans notre petite ville, son habileté est connue et appréciée : personne n'a son coup de main pour égorger, d'un seul coup de couteau, le cochon qui, une fois saigné, est flambé à la paille, puis soigneusement gratté avec un tesson de tuile ou de bouteille pour débarrasser la peau de ses soies. La saignée du cochon a lieu au petit matin - il fait encore nuit noire - sous un préau maigrement éclairé, dans la cour de la ferme.

Quand ils reviennent, rapportant l'animal lavé, poncé, gratté dans la fourgonnette où mon père, les dimanches, entasse ses chiens courants pour les battues de lapins, ma mère vient de perdre les eaux.

Elle se tient immobile, livide, dans la cuisine surchauffée, devant la grosse cuisinière à bois où bouillent deux immenses bassines, tandis que sur la table, les chaises, les étagères du vaisselier sont disposés linges, serviettes et torchons, non point pour ma naissance (annoncée pour les derniers jours de l'année...), mais pour recevoir les abats, les côtes, la tête du beau cochon de Noël.
Commenter  J’apprécie          30
Dernier Train
Le cri le réveilla. Il resta quelques minutes hébété sans savoir si ce cri avait retenti à l'intérieur du train ou bien dans son rêve. En face de lui, dans le compartiment, un homme venait de s'asseoir.

Il était midi. On arrivait à Vaulry. La micheline émit un long sifflement, puis s'arrêta le long d'un appentis blanc qui portait en grosses lettres fraîchement repeintes : W.C. HOMMES-DAMES. À côté, il y avait un petit carré d'hortensias.

Dans son sommeil, le cahier avait glissé de ses genoux. En se baissant pour le ramasser, Jolte heurta du coude la jambe de l'homme ; il s'excusa, mais l'autre ne broncha pas. Sans s'expliquer pourquoi, l'écrivain n'osait pas regarder le visage de l'inconnu. Peut-être par crainte, pensait-il, de se sentir engagé par un regard, mais engagé à quoi ?

Son rêve l'avait laissé mal à l'aise. Il s'était fait une joie de ce petit voyage de retour en train, avec la perspective de noter dans son cahier les souvenirs que lui rappellerait ce paysage limousin si souvent traversé dans son enfance. Mais le réveil l'avait trouvé désemparé, sans ressort, comme ce nageur qui s'était préparé et qui, au dernier moment, devant l'eau trop noire de l'étang, recule.

Sa douleur à l'épaule gauche avait disparu, mais il ne parvenait pas à desserrer la boule d'angoisse durement nouée dans sa poitrine. Alors, pour chasser cet arrière-goût de vase au fond de sa gorge, il essaya d'écrire.
Commenter  J’apprécie          30
Parce que la vie, ça se termine toujours par la même rengaine : on veut tous figurer en bonne place, à l’arrivée, sur la photo.
Commenter  J’apprécie          40
Jean-Louis Terrade
Malika, nouvelle publiée dans le Monde du 9 mars 1981

Pour Catherine.

Un proverbe oriental dit (je cite de mémoire) que désirer une femme, c'est recommencer une aventure lue ou rêvée. Je me reconnais trop bien dans cette phrase pour résister à l'envie de l'illustrer d'un bref récit. , Elle s'appelait Malika. Je l'avais prise en stop, à la sortie de Montpellier, sur la route des Cévennes. Son visage ne m'était pas inconnu, mais j'étais incapable de me souvenir du lieu et de l'instant de notre première rencontre.

Quand, après avoir refermé la portière de la voiture, Malika m'avait indiqué le nom du village à proximité duquel habitait une de ses amies, sa voix rocailleuse m'avait surpris. " Vous êtes libanaise !

- Parfaitement ! ", avait-elle répondu, non sans emphase.

Puis elle avait voulu savoir comment j'avais réussi à deviner son origine.

Elle parlait un français clair et précis en roulant fortement les " r ". Sa peau était brune, presque olivâtre ; de grands yeux noirs, rendus brillants par le khôl, soulignaient, jusqu'à l'exagération, son type.

C'étaient des indices suffisants, mais j'écartai ce genre de réponse trop facile et déclarai qu'elle ressemblait à une jeune fille que j'avais connue.

" Une amie ? ", interrogea-t-elle.

Je pris le prétexte d'un incident dans le paysage pour éviter de lui répondre ; la couleur automnale de la vigne prolongea ma distraction. Le matin, j'avais fumé un peu d'herbe, et j'avais envie de garder la légère ivresse née du haschich et, de la présence troublante de la jeune femme pour moi seul.
Commenter  J’apprécie          10
Je crus comprendre un peu pourquoi nous les hommes nous tombions dans l’esclavage, nommant reine une femme qui était femme, qui était odalisque lorsqu’elle nous touchait. C’était pour cela que nous étions pris au jeu et que nous détachions nos regards de ces femmes et de ces filles qui étaient nos semblables, cherchant d’autres femmes et cherchant autre chose chez d’autres femmes, sans jamais nous douter que nous cherchions le contact de mains tendres sur nous.
Commenter  J’apprécie          20
Quand un joueur quitte un club, ou plutôt quand un club se sépare d’un joueur, c’est la conspiration du silence ; chaque partie estime que, pour le bien du joueur, il vaut mieux tourner la page, mais moi, je crois plutôt que le passé récent, quand il est moche, personne n’a envie qu’il vous siffle aux oreilles.
Commenter  J’apprécie          20
C’était simple, en apparence, de se laisser aller à cet amour, simple de se laisser emporter par le courant ascendant du désir, à la manière de ces cerfs-volants multicolores que mon camarade Ovidio faisait voltiger, dans la journée, au-dessus des marais pour amuser l’enfant.
Commenter  J’apprécie          20
L’important, c’était de faire passer les sensations avant les sentiments, les souvenirs ou les impressions anciennes ; découvrir la nouveauté en éprouvant les sensations de quelqu’un d’autre ou en se confrontant à une situation inédite.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Louis Terrade (6)Voir plus

Quiz Voir plus

La Boîte à Merveilles

Quel est le vrai nom de l'auteur ?

Ahmad Safrioui
Sidi Mohamed
Mouhsine Raissouni
Ahmed Sefrioui

30 questions
524 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}