On me colle chez les curés, parce qu'il n'y avait plus de place dans les lycées publics. Pas de problèmes : les curés étaient bons pères et bons pédagogues. Par contre, pour les mômes qui étaient là, j'étais le bougnoule, le bicot. Ils mélangeaient tous les Nord-Africains dans un même mépris. J'ai donc commencé une carrière d'immigré qui m'a suivi aussi longtemps que j'ai gardé l'accent pointu des pieds-noirs.