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Citations de Jean-Marie Barnaud (174)


III. Passages
PASSAGE DE L’ÉTRANGER



Extrait 1

Il me rend de plus en plus souvent visite
l’étranger
Il s’agite dans le sang plus rare
et timide
de l’âge
Je n’entends plus sa voix
ne distingue plus son visage
Tous reflets perdus à jamais

Je ne sais de lui
que ses gestes ses courses vives
et toujours neuves
elles le suffoquent
le jettent à terre
ébloui
dans la solitude des prés…
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Les jours sont à présent trop brefs
et les années
On se perdra l'un l'autre
s'étant aimés
s'aimant
de cette perte même
Déjà nos corps trébuchent
un fil encore se tend
les mains qui le tressent
se touchent à distance
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MAIN ACCORDÉE À L’AUTRE MAIN…


Main accordée à l’autre main
le regard ne sait rien
des yeux d’en face
ni leur couleur
ni l’arrière-monde
sauf la présence au bout des doigts
qui se dérobe
Main accordée à l’autre main
l’autre chaleur
réduit le monde à la caresse
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Mais où trouver les mots?

C'est peut-être pour cela que l'on écrit tous ces livres?.
p 45
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Toute cette méchante humeur, comme un brouillard entre les êtres et moi, un brouillard tiède et poisseux.
Et est-ce ma faute à moi si je grimace?
p15
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LE DIT D’OLIVIER DE SERRES…


Extrait 4

Or nous autres
Migrateurs
Saurons-nous voir
D’un œil d’oiseau
La rosée moirer la hampe
Des simples
Les pierres patientes
Leur humilité

Afin que s’accomplisse
Dans l’évidence
Une parole d’Olivier

La paille des chaumes et éteules
Restante droite
Des bleds
Se meslera avec la terre
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LE DIT D’OLIVIER DE SERRES…


Extrait 3

On peut bien en passant
Sacrifier au feu ce fagot
De l’autre été
Sans trop s’inquiéter
De son âme
Où veillent invisibles
Les caresses du vent naguère
Comme reposent en paix les cils
Sans un regard
À l’autre versant du lit



On peut bien
En passant
Célébrer le passage
Avec des mots qui font signe
Comme un vol d’oiseaux
Uniques
Et confondus

(sait-on où vont les oiseaux
et pourquoi ils se dispersent
comme des flammes
dans le tremblé d’un cœur
qui se déchire)
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LE DIT D’OLIVIER DE SERRES…


Extrait 2

On peut bien dire
En passant
Les rousseurs de l’automne
Et regarder l’essaim des feuilles
Abandonnées
Une joue contre terre
Et l’autre
Exposée à Dieu sait quel souffle
Glacé qui les anime encore

Voir en passant
Au coin de l’œil des vieux
Cette larme unique
Non de froid mais de
Silence
Entendre leurs voix humides
Qui trébuchent
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LE DIT D’OLIVIER DE SERRES…


Extrait 1

Il faudra bien un jour percer ce brouillard
Sur les choses
Nous
Devenus si myopes
À présent que la hache
De l’aube
Ne siffle plus à nos épaules
Le même éclair tout à fait

Cependant les heures sont comptées
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Tu ne vois pas
combien ton corps
aimante l'espace
Tant d'années que je l'entends
qui respire hors de moi
Tant d'années qu'il s'abrite au secret
que je lui manque
comme on s'essouffle
dune après dune
à poursuivre une clarté
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«  Et cependant elle persiste
La voix
Comme l’oiseau revient aux fenêtres
Éteindre et rallumer le ciel
Et l’on s’arrête
Désorienté
On voudrait retenir l’éclair
S’abriter dans un pli du drapé
Qui vous a ébloui . »
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Et cependant elle persiste
La voix
Comme l'oiseau revient aux fenêtres
Éteindre et rallumer le ciel
Et l'on s'arrête
Désorienté
On voudrait retenir l'éclair
S'abriter dans un pli du drapé
Qui vous a ébloui

(Aux enfances du jour)
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Aurons-nous en ces temps
Assez de regard pour tout embrasser
Une dernière fois
Assez de clairvoyance
Pour présider à l'ordonnance du départ
Comme un voyageur qui met la clé
Sous la porte
Et se retourne sur les restes d'un feu
Qu'un peu de vent affole

(Le dit de la pierre)
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LE DON FURTIF


5

Extrait 2

Tous les matins
cette jeunesse passe
Notre chance peut-être
Qui croit la saisir
la discrète
ne saisit que ses jeux
obliques

Quelques feuilles en grappes
qu’elle a touchées
illuminent un arbre noir
Et chaque objet
sur quoi se pose
l’invisible main
prend feu
devient visage

Bientôt une autre nuit
éteindra toutes ces lampes
notre absolu
multiple
et minuscule

22octobre 2014
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LE DON FURTIF


5

Extrait 1

Toujours ce même geste
du matin :
Le dormeur remonte en vain
la mécanique des rêves
Il efface la nuit
de son visage

À pas lents
le petit jour est aux fenêtres
Il porte le temps sur ses épaules
Il n’a que faire des traits crispés
des mains des dos vrillés
des âmes en charpie
Simplement
à la dérobée
il va dénouer les ombres


22octobre 2014
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Charger
Comme l'oiseau au creux des ailes
Quelque paille de lumière
Quelque coulée de bleu
Rendre les armes à cette joie
Puis
Faire volte-face vers l'obscur
Avec ce bleu volage
Derrière soi...
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Il attend
Comme un guetteur infatigable
Comme un marcheur dans la rosée
Et que la nuit confie au petit jour

Il voudrait dire:

Ainsi s'en va la bienvenue
La douce vie au regard clair

Brise folle portant les oiseaux
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Là-haut
Brille un silence désarmé
C'est comme une maison secrète
Où se confie un voyageur
Aux pierres aux yeux clos
Il a laissé ouvertes les fenêtres
Pour cette nuit de halte
Et se tient coi
Près de sa belle et calme marcheuse
Aux cheveux déliés
Et qui rend à la nuit
Comme une terre gorgée d'eau
Son souffle égal
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Un manteau de lumière
Nous couvre
Grand ciel d'hiver qui signe et voile
Les lointains

Reviens vers nous
Beau visage
Du vrai
Visage du beau temps
Et de la pierre étale
De l'herbe
De l'eau
De l'humus
Penche-toi sur ces ombres
Dont le temps a griffé les paupières
Ridé la voix
Plombé les yeux
Passé les mains sous son enclume
Cassé les reins
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Alors plus loin
En direction de ce silence
Que nulle parole jamais
N'a balisé
J'interroge maintenant la terre
De mes morts
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