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Citations de Jean-Marie Barnaud (174)


Ils sont ainsi les morts
légers et fidèles
Ne pèsent rien
moins que l'air que tu respires
moins que les mots qui se souviennent

Eux ne parlent pas
pas plus que la lumière ou l'ombre

Ne pèsent rien
moins qu'une aile

Le poids juste de l'âme
sourire et geste d'effacement
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Fermant tes paupières
N'appelle plus les visages absents
Mais plonge tes deux mains
Dans la fraîcheur à ciel ouvert

Arc-bouté sur toutes les margelles
Tire
À pierre fendre
Sur les chaînes
Et fais tinter l'eau vive
Par ici

( Dans "Le beau temps", 1985 )
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On avait fait son miel
Jusqu'alors
De la mélancolie
La vieille lune traîne ses fripes
Un peu partout
On pouvait se croire sauf
Le poème déroulé
Pour solde de tout compte

La litanie grise
On l'a jouée sur la corde sensible
Tant de fois

Mais l'on sait bien
Depuis toutes ces années
Où l'on s'est débattu dans le chiffre
Et la mesure
Qu'il faut un jour abandonner
Ouvrir ses paumes
Se laisser prendre
Au tremblé
Qui passe là
Sous peine d'en mourir
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Jean-Marie Barnaud
Viens
Grand oiseau du silence
Dont l'aile ouverte éclipse l'aube
Viens
Des lointains où nos regards s'essoufflent
Viens
Du plus proche où tu te tiens
Ma belle énigme
Dans l'élégance du matin

" Poèmes ll "
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Jean-Marie Barnaud
Belle eau
Ma demeurante
Belle eau du lac
Qui feins l'en aller
Sous la pale du vent semeur
D'aigrettes
Belle eau
En contrepoint d'azur
Qui cicatrises la blessure des sources
Tu t'ouvres simplement à la pesée
Du monde

(" Le beau temps")
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Jean-Marie Barnaud
Sur moi s'écoulent le velours du vent
L'ecume de l'herbe
L'ombre des grands oiseaux
Toute la chappe du ciel qui bascule

Et de moi au soleil
L'axe de la lumière
Nue
Comme un visage qui se donne

Je suis la pierre

Dit la pierre
Et le poète se recueille
Dans la pulpe du mot

(" Sous l'imperturbable clarté")
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Un peu de nuit déjà morcelle
Le beau temps qu'il fait
Un peu de nuit sur l'eau
Comme une haleine
C'est peu de poids qui pèse là
Moins qu'un sourire
On attend simplement qu'un souffle
Vienne de plus loin
Et que la barque évite

(extrait de "Celle qu'on attendait", 1990) - p. 88
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Un manteau de lumière
Nous couvre
Grand ciel d'hiver qui signe et voile
Les lointains

Reviens vers nous
Beau visage
Du vrai
Visage du beau temps
Et de la pierre étale
De l'herbe
De l'eau
De l'humus
Penche-toi sur ces ombres
Dont le temps a griffé les paupières
Ridé la voix
Plombé les yeux
Passé les mains sous son enclume
Cassé les reins
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PASSAGE DE L’ÉTRANGER




«  IL me rend de plus en plus souvent visite
L’étranger
Il s’agite dans le sang plus rare
et timide
de l’âge
Je n’entends plus sa voix
ne distingue plus son visage
Tous reflets perdus à jamais

Je ne sais de lui
que ses gestes ses courses vives
et toujours neuves
elles le suffoquent
le jettent à terre
ébloui
dans la solitude des prés


Avec au- dessus de lui
vide et serein
le ciel
et de grands arbres aux feuilles d’argent
qui frémissent



Quelle spirale invente
la boucle du temps
quel retour ?
c’est peut - être la fin
qui s’annonce


Et lui l’enfant rieur
qui me précède
et tourne en vrille sur la place
comme un derviche étourdi dans sa transe
s’est - il jamais enquis de ces choses
quand mille échardes l’ont blessé » .
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Jean-Marie Barnaud
La mer en fête
tend l'arc
de ses dauphins
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Alors font retour
Comme des fruits blonds
Tombés dans la corbeille
Ces lieux
Où confiante
Et la tête sous son aile
La joie s'est mise en boule
Ces lieux où l'on s'est écrié
Sans plus craindre le passage des heures
Et transporté par cet oiseau de feu
Que vivre ici serait possible
Enfin
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«  Il pleut ce matin
L’eau glisse sur les fleurs de l’amandier
Elle sonde le silence
Rien ne fait signe encore
que cette palpation liquide

On voudrait s’accorder à cette grâce
Les doigts frémissent
à l’idée de traquer sur la plage
l’élan et la surprise
s’il est vrai que la poésie
soit fille de telle course


Mais les cavales de Parménide
font défaut
et le cocher aurait peine à se hisser
sur le char
à passer le porche
et à lancer ses chevaux
Sur les Chemins de la Nuit et du Jour
Il laisserait plutôt flotter les rênes
sur la croupe de ses bêtes



Bientôt les néons
Les vitrines
et les phares
effaceront cette lumière
Venue d’ailleurs
dispersant dans le ciel déserté
les mirages
et les jeunes filles aux cheveux dénoués
qui escortaient le chat de Parménide
et le guidaient vers la déesse

Il faudra faire retour
au proche
aimer voir s’avancer au sol
la seule lumière du jour
et son cortège d’ombres »
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Jean-Marie Barnaud

Et la claire jeune fille
s'abrite
dans ses songes

(Poèmes ll)
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Ici ailleurs
Et à jamais
Demeurent les regards
Jouant dans la vie brève

Ici ailleurs
Et à jamais
Le glissement des doigts
Sur la danse des heures
Les sourires et les baisers
La pierre à feu

Les corps saufs
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Jean-Marie Barnaud
quelque douleur que traverse le texte
-et parfois elle en déchire la trame
jusqu'au silence,

quelle qu'en soit donc la gravité,
quels que soient même l'angoisse,
et les doutes qui l'inspirent,

c'est bien de légèreté que rêve le poète.
Et d'aimer qu'il se nourrit.

( Poèmes ll)
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MOTS DE SABLE


Joyeux et docile et courant à sa perte , le sable coule par toutes les jointures entre les doigts d’un poing fermé. Puis la main s’ouvre. La paume lisse le sol, efface les rides et palpe la chaleur .


Voici maintenant deux mains offertes : elles recueillent le sable, le présentent au ciel , et laissent filer au vent du large ce ruisseau où la lumière fait la folle.


Quelqu’un derrière voit- il le ciel s’assombrir ? .


C’est très loin plus tard , au - delà des jeux et des cavalcades , des culbutes et des rires, plus forte que les plaintes qui viendront après les cris d’amour , l’innocence d’un ultime soupir » .
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SUR LA TERRE GELÉE

CE matin le froid est coupant
Le givre a blanchi l’herbe
L’air est amical qui montre nue
La terre rude et dense
Où le pas est sûr et résonne


Je monte jusqu’au bassin gelé
Là- haut je rêve longtemps dans le froid
Devant la glace
Elle tient entre ses mains
Comme une offrande
Le souvenir des glissades des enfants hardis
Leurs cris de peur et de joie


Dans l’espace qui s’ouvre aux lointains
Montent les petites fumées des jardins
Le soleil levant rosit les pierres de la ville
À l’horizon
Et fait vibrer les vitres des façades

Un temps long envahit la distance
Et porte sa beauté comme une victoire
C’est le temps d’une vie qui se cherche encore
Courbée sous les menaces
Mais riant aux joies qui se donnent
Il puise ses raisons dans ces traces
Friables comme la glace du petit matin



Une brise monte maintenant d’en bas
Elle apporte une voix de femme qui appelle
Et dit mon nom
Cette voix traverse l’espace clair
Elle est elle - même un paysage
Où se rassemblent tant d’années
Dont elle
Qui demeure
Dénoue les fils » …..
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Tu ne vois pas
combien ton corps
aimante l'espace
Tant d'années que je l'entends
qui respire hors de moi
Tant d'années qu'il s'abrite au secret
que je lui manque
comme on s'essouffle
dune après dune
à poursuivre une clarté
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III


Les lieux aussi sont corps mêlés
Misère et grandeur s'y accouplent
On reconnaît chacun à son ciel
comme il embrasse
comme il courbe et lisse ses teintes

Le temps alors
met sa tête sous son aile
vous confie au hasard

On a la bride sur le cou
On file ses rêves

p.50
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IV


Quel nom
quelle voix pour te nommer
ma belle agile
hors de moi
qui te prononce
et te baptise encore en vérité
Quel nom
que je ne dirai plus
versé à l'ombre
et coulé simplement dans l'absence

p.63
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