Une mystérieuse fraternité relie les Français comme si, aussi séparés qu’ils fussent, ils avaient conscience de s’être trop abreuvés à une source commune pour ne pouvoir être totalement différents. J’aime Voltaire plus complexe qu’on ne l’imagine dans son agnosticisme ; je comprends l’athée Stendhal, jacobin toujours en pétard contre la calotte ; Rimbaud, le mystique à l’état sauvage ; le bouffe-curés Mirbeau ; le mécréant Flaubert ; le païen Maupassant ; le communiste Aragon ; l’agnostique Malraux obsédé par les spiritualités. Je suis bien évidemment du côté de l’épicurien Gauguin dans son combat à Tahiti contre les pasteurs rigoristes qui veulent faire fermer sa « Maison du Jouir ».
Je les respecte infiniment même si leur éloignement du christianisme me semble souvent superficiel et lié aux circonstances.