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Citations de Jean Meyendorff (16)


… dans la mesure où l’empereur [d’Orient] régnait sur un empire théoriquement chrétien, dans la mesure où son pouvoir était théoriquement universel et où l’Église – également universelle – avait accepté son appui et sa protection, on le considéra comme un élu de Dieu, reflet terrestre du pouvoir céleste du Christ, on lui appliqua – dans les cérémonies de cour – les titres bibliques des rois juifs de l’Ancien Testament.
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Le Dieu des chrétiens, celui de la bible, est un Dieu vivant; mais il est aussi essentiellement transcendant à toute créature. Même lorsqu'il se manifeste, il reste inconnaissable dans son essence, car une révélation de l'essence divine mettrait Dieu au niveau des créatures et ferait de l'homme un "Dieu par nature". Toute révélation, toute participation, toute déification est donc un acte libre du Dieu vivant: une énergie divine. Mais Dieu lui-même ne s'identifie pas totalement avec cet acte; il reste au-dessus de lui tout en se manifestant tout entier: c'est en effet Dieu qui possède la créature et lui communique sa propre vie, mais la créature ne peut pas posséder Dieu, qui reste toujours l'unique Agissant. Or, connaître l'essence divine, ce serait posséder Dieu. Le but que poursuit Palamas dans sa théologie, c'est de concilier deux faits qui paraissent contradictoires, mais qui tous deux font partie intégrante de la tradition patristique:

1. La révélation de Dieu en Jésus-Christ est une révélation totale qui établit entre Dieu et l'homme une intimité et une unité que saint Paul décrit par l'image du Corps unique et qui donne à l'homme la vision "face à face".
2. Dieu est inconnaissable par nature.

Il est manifeste que ces deux vérités ne peuvent se concilier dans le cadre d'une philosophie essentialiste.
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« En fait, il n’existait pas, dans la doctrine chrétienne [primitive@, de fondement apte à justifier, même indirectement, le pouvoir religieux des empereurs.
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L’État de chrétienté se définit ainsi en Orient sensiblement dans les mêmes termes qu’en Occident au Moyen Age, avec cette différence que personne, en Orient, n'a réussi à cumuler dans ses mains le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, comme les papes le feront plus tard en Occident.
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Le peuple de Dieu tout entier fut considéré commue uni sous le sceptre d’un souverain unique : il n’y avait plus une Église et un État qui auraient eu à définir leurs relations mutuelles, mais une société unique au sein de la quelle coexistaient deux hiérarchies parallèles : la hiérarchie ecclésiale et la hiérarchie politique, cette dernière coiffée par l’empereur.
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… en fermant la dernière université païenne – celle d’Athènes –, Justinien, en 529, put enfin se considérer comme le chef d’un État intégralement chrétien : les limites de son pouvoir politique coïncidaient avec celles de l’Église.
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… ensemble, les chrétiens « constituent » le Christ, ils ne sont qu’un corps indivisible qui, en chaque église, doit se manifester dans sa totalité et son intégralité.
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l’authenticité apostolique n’est pas nécessairement une authenticité matérielle, mais une garantie, scellée par l’Esprit saint, de la provenance apostolique du contenu des Livres saints. Le témoignage apostolique serait, en effet, sans valeur sans le miracle de la Pentecôte, sans la venue de l’Esprit non seulement sur les Douze, mais sur l’Église entière. […] c’est l’Esprit, dans l’Église, qui délimite le canon des Écritures et, à travers les siècles, préserve l’Église dans la vérité et la fidélité à son Chef. Nous avons là les éléments essentiels de la conception orthodoxe de l’Écriture et de la Tradition. L’Écriture comporte la totalité du témoignage apostolique et l’on ne saurait rien y ajouter qui puisse compléter notre connaissance de la personne de Jésus, de son œuvre et du salut qu’il nous apporté, mais ce témoignage écrit sur le Christ ne fut pas lancé ans le vide – à la manière du Coran qui, selon la tradition islamique, tomba du ciel pour que les hommes le lisent dans une forme immuable – mais fut donné à une communauté qui avait été fondée par ces mêmes apôtres et qui avait reçu le même Esprit. Cette communauté est l’Église qui a reçu l’Écriture, qui y a reconnu la Vérité, qui en a pour toujours fixé les limites et qui l’interprète avec l’aide de l’Esprit. Cette interprétation et cette reconnaissance sont ce que l’on appelle la Tradition.
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Notre livre visera donc un double but : celui de présenter l’Église orthodoxe […] et celui d’amorcer, à l’usage es orthodoxes eux-mêmes, l’examen de conscience dont ils ont besoin.
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[Pour les orthodoxes aussi, ] l’Écriture elle-même est la parole de Dieu, mais exprimée par des êtres humains. Par conséquente, la Vérité vivante qu’elle contient doit être comprise non seulement dans son sens littéral mais aussi par la puissance de l’Esprit qui a inspiré les auteurs et continue d’inspirer les fidèles dans le corps de l’Église. Les connaissances historique et critique sont donc nécessaires pour comprendre comment l’inspiration se produit.
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Lorsque l’orthodoxe par le d’un « retour aux sources », il ne s’agit pas pour lui d’un retour au passé, mais d’une permanence et d’une fidélité à la Révélation.
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Au cours des controverses dogmatiques qui suivirent la paix constantinienne, les mots grecs catholicos et orthodoxes servirent concurremment à désigner les tenants de la vraie doctrine. Le premier de ces adjectifs, employé pour la première fois au Ier siècle par saint Ignace d’Antioche (8, 2) pour désigner l’Église chrétienne – l’Église catholique – reflète la plénitude, l’universalité et aussi l’aspect communautaire du message chrétien : face à toutes les opinions « particulières », l’Église annonce une doctrine qui est totalité et qui est destinée à tous. La fortune du terme fut si grande dans la littérature et la théologie qu’il fut adopté par les symboles de foi et, finalement, par les rédacteurs de Credo de Nicée-Constantinople : « l’Église une, sainte, catholique et apostolique ». En Occident, son emploi devint très général : on parla couramment de chrétiens « catholiques » et de foi « catholique ». En Orient, au contraire, « catholique » servit surtout à désigner l’Église, quant à ses membres individuels, on les désigna plutôt comme « orthodoxes » - « ceux qui ont une opinion juste » - par opposition aux hérétiques. Durant le Moyen Âge, enfin, on parla de plus en plus de l’ « Église orthodoxe » en l’opposant déjà au « catholicisme ».
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… l’Église orthodoxe occupe une place particulière. Elle demeure, en effet, étrangère au choc le plus violent que connaisse la chrétienté moderne : celui qui continue d’opposer l’Église romaine aux communautés issues de la Réforme. À cet égard, elle demeure l’Église de la continuité et de la tradition. C’est là le sens qu’elle donne à l’adjectif qui la désigne le plus souvent : celui d’𝑜𝑟𝑡ℎ𝑜𝑑𝑜𝑥𝑒.
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Quant aux pays neufs d’Asie et d’Afrique, ils attendent l’Évangile dans sa pureté authentique, l’Église dans sa réalité divine et ignorent tout des querelles médiévales qui ont déchiré la chrétienté. Tout ceci annonce incontestablement une époque où le problème œcuménique se poser dans son contenu essentiel qui est un début sur la foi.
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… les concepts traditionnels d’Occident et d’Orient appartiennent plus à l’Histoire qu’à la réalité moderne.
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Le prophétisme des startsi ne s’opposa jamais à l’Église. Nik Sorskij n’avait-il pas mis en tête de sa Règle une confession de foi et d’obéissance ? Aussi, les « anciens » d’Optino ne faisaient-ils que manifester le fruit de la vie nouvelle que tous les chrétiens ont reçue : une connaissance plus intime de Dieu et, par-là, celle des hommes.

L’exemple le plus frappant de cette sainteté manifestée est certainement celui de saint Séraphin (1759-1833). Fils d’un entrepreneur de Koursk, il entra à dix-neuf ans au noviciat du monastère de Sarov ; à vingt-sept ans, il reçut la tonsure monacale et, à trente-quatre ans, l’ordination sacerdotale. Pendant dix ans, de 1894 à 1904, il vécut seul dans les bois, en suivant, dans les moindres détails, la Règle de saint Pacôme d’Égypte que ses lectures patristiques étendues lui avaient révélée. Les divers animaux sauvages de l’immense forêt russe – ourse, loups, renards – étaient ses seuls compagnons et des témoins rapportent qu’il les nourrissait de sa main. Le 12 septembre 1804, Séraphin durement frappé par des bandits fut retrouvé évanoui dans son ermitage. Il ne leur avait pourtant offert aucune résistance et refusa de témoigner à leur procès. (pp. 164-166)
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