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Alice de Jean-Michel Delaloche
« Je me demandais comment on pouvait vivre avec du sang sur les mains. Que l’on soit criminel ou au service de la loi et de l’ordre. Dans le fond, quelle différence cela peut-il faire ? Quel que soit le motif, tuer une personne reste un acte violent impardonnable. Qu’est-ce qui permet de légaliser un meurtre plus qu’un autre ? Je me torturais à vouloir deviner ce qui pouvait se passer dans la tête d’un bourreau à la veille d’une exécution. Trouve-t-il un sommeil paisible durant les nuits précédant l’acte ? Le matin fatidique, sa femme lui souhaite-t-elle une bonne journée, tandis qu’il baise le front de ses enfants avant de se rendre sur le lieu de l’exécution ? Au fur et à mesure de la journée, préparer ses instruments, voir le condamné, le regarder dans les yeux, l’installer et enfin officier à une heure précise. Que reste-t-il de l’humanité de ce bourreau après cela ? Cet homme a tué, mais il retrouve son foyer en toute quiétude. Je repensai à ce dessin où un bourreau, après avoir exécuté un condamné en vertu de la loi stipulant que tout homme ayant tué devait être décapité, se voyait à son tour supprimé en raison de cette même loi. Et derrière le nouvel exécutant, un autre se destinait à pratiquer son devoir sur le précédent, puis un autre et ainsi de suite à l’infini. » + Lire la suite |