Là où quelqu’un essentiellement nous manque, là où notre vie s’évide d’un puits sans fond, là où est notre trou, notre défaut, nous fabriquons éperdument de l’amour : en bouquets, en gerbes, en projets, en averse de neige… Ainsi faisons-nous don à autrui de ce qui nous manque… Ainsi lui offrons-nous notre creux à combler. Et c’est en brusques afflux de sang que se résout par secousses et saccades cette grande histoire de cœur.
La femme de neige, p. 86