AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de patrick75


Ils se déplacent. Ils songent à se placer.

Les cieux dont ils transportent l'espérance règlent leurs conduites : demain vaut bien ces gestes de brute, ces sueurs, ces attentes blêmes. La vie qui vient sera plus belle que celle qui a passé. D'un souci, d'un amour, d'une giclée de désir à une autre, ils se bousculent et larmoient, croyant atteindre bientôt le ciel, aller s'asseoir très haut parmi les muses, causer enfin avec les anges et tenir dans leurs bras celle de toujours toute dont le rire est aussi clair que le regard. Promptement, ils s'habillent, se dévêtent, et se rhabillent encore devant leurs miroirs. Cela, semble-t-il, les occupe. Et les mots qu'ils prononcent n'ont d'autre objet qu'une phrase lointaine qui restera collée sur leurs lèvres à l'heure désormais proche de leur disparition. Combien de fois déjà ont-ils cru toucher au port ? Il est des visages dont la courbure donne à espérer l'impossible, des reins où s'incurve la nuit, des pas que tard l'on voudrait suivre jusqu'au ciel de lit d'une chambre odorante dont les volets de bois ouvrent sur la mer. Il faut aller : c'est vivre. Et cela ressemble à se perdre. Les dieux que nous avons en tête ne meurent pas : nous ne serons jamais délivrés de l'amour.
Commenter  J’apprécie          170





Ont apprécié cette citation (10)voir plus




{* *}