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Citation de latina


On a séparé les hommes, les femmes et les enfants. On a détaché de ses bras Simon, qui ne voulait pas l'abandonner. J'imagine leurs pleurs, leurs cris, les ordres aboyés. L'odeur de sueur, la peur sur les visages, les coups, le désespoir. Eva a vu son fils partir avec une petite colonne de gamins. Mais, comme ils tournaient au coin d'un bâtiment, Simon s'est sauvé et a couru vers elle. Eva s'est précipitée et l'a pris dans ses bras. Un homme s'est avancé alors en jurant et leur a ordonné de retourner à leurs places respectives. Ce n'était pas un Allemand. Eva, machinalement, a relevé son accent étranger. Elle a supplié l'inconnu de ne pas les éloigner l'un de l'autre. Simon s'accrochait à elle comme un qui se noie. L'homme a arraché l'enfant à sa mère, a sorti son arme et, sous les yeux de celle-ci, l'a abattu.
Il souriait.
J'imagine Eva. Je la vois. Je suis Eva. Au-dedans d'elle, il y a un grand vide soudain. Le monde s'est tu. Devant elle, il y a une petite forme recroquevillée qui était son amour, sa vie. Devant elle, il n'y a plus rien.
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