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Citation de Aeroyou


8 juin 1942.
[...] La procédure est désormais immuable et fort proche de celle employée par nos homologues de Belzec et Treblinka. Les gardes ukrainiens réceptionnent le matériel humain sur la rampe d'accès de la gare de Sobibör et le conduit à l'intérieur du camp. Tout est fait pour rassurer les arrivants, car il est impératifs qu'ils ne se doutent de rien !
La rapidité d'exécution et une des clés de notre réussite.
En traversant le camp 1 , ils peuvent apercevoir des jardins joliment entretenus, des ateliers. Les gardes les invitent à laisser leurs sacs et affaires puis leur conseille de bien repérer l'endroit où ils les déposent afin de pouvoir les retrouver plus tard. L' Oberscharführer Hermann Michel, suppléant de Stangl, accueille les nouveaux venus et s'excuse pour les pénibles conditions de transport qu'ils ont eu à supporter. Il leur explique avec beaucoup de conviction qu'ils viennent d'arriver dans un camp de transit et qu'ils vont être rapidement déplacés vers l'Est. Les Juifs, ajoute-t-il non sans humour, devront désormais devenir des membres productifs de la société et se rendront en Ukraine pour y vivre et y travailler. Hermann leur annonce alors qu'ils vont devoir se soumettre à une désinfection dans le but de prévenir tout risque d'épidémie. Il organise les groupes, les hommes séparés des femmes et des enfants . Ordre leur est ensuite donné de se déshabiller et de confier aux gardes leurs objets de valeurs qui seront enfermés dans un coffre et leur seront rendus ultérieurement en échange d'une reçu officiel que nous leur remettons . La bonne bouille d'Hermann inspire naturellement la confiance et pas un songe à protester. Bien au contraire , il faut voir le contentement qui s'affiche sur leurs faces. Pour peu, certains danseraient de joie. Hermann est un merveilleux comédien!
Je n'en dirais pas autant des subalternes qui ont pour mission de conduire les arrivants jusqu'aux cabines de "désinfection". Ce sont des rustres grossiers et brutaux, Ukrainiens et Lituaniens pour la plupart , d'une arrogance crasse mais absolument parfaits pour exécuter les tâches qui leur sont imparties.
Une fois les juifs déshabillés et leurs vêtements soigneusement pliés, deux cas de figure se présentent: les vieillards, les handicapés, les malades, tous ceux qui sont incapables de marcher sont rassemblés à part afin d'être conduits au Lazarett, l’hôpital du camp. Ils sont en réalité conduits en charrette jusqu'aux fosses. Là, ils sont liquidés d'une balle dans la nuque et ensevelis.
Les Juifs valident sont emmenés jusqu'au camp 3. Nous commençons par traiter les hommes puis vient ensuite le tour des enfants et des femmes. Les Ukrainiens font entrer tout se petit monde dans les douches et Fuchs met le moteur Diesel en marche.
Environ six cent personnes sont traitées à la fois. Au bout de trente minutes, les détenus juifs aèrent les chambres à gaz et évacuent les corps par la porte arrière. Ont arrache leurs dents en or, s'ils en possèdent, puis on entasse les dépouilles dans des tranchées de cinquante mètres sur dix environ, où elles sont bien recouvertes de terre.
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