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Citation de le_Bison


Je disposais de deux trajets pour rejoindre la côte atlantique. Soit les routes du Gers, par Auch, l'austère, les coteaux des vins de Saint-Mont, Manciet, le circuit de Nogaro, puis les routes des Landes, Mont-de-Marsan, et Dax qui sentait presque déjà la pipérade. Je pouvais également rejoindre Bayonne par Martres-Tolosane, traverser les nappes malodorantes des usines de pâte à papier de Saint-Gaudens, frissonner dans l'air vivifiant du plateau de Lannemezan, plonger dans la rampe de Capvern, oublier Tarbes, négliger Pau, prier pour que le vent souffle dans le bon sens afin d'échapper aux effluves putrides de mercaptan relâchées par les raffineries de Lacq, puis cingler vers Orthez, Peyrehorade, Biarotte, les bords de l'Adour, et le goulet d'Anglet. Mais ce que j'aimais par dessus tout, c'était la traversée et la descente de Bidart, qui ne ressemblait pas à grand-chose et ne laissait raisonnablement rien espérer de bon, et pourtant soudain, sur la droite, le miracle s'opérait et une ouverture inespérée s'offrait sur l'océan, une promesse d'immensité, l'ourlet grossier de la plage et l'air iodé qui s'engouffrait soudain par la vitre ouverte. J'avais l'impression de retrouver un ami d'enfance qui m'avait attendu toujours au même endroit, saisons après saison, année après année. Pour un homme comme moi, venu des terres, cette trouée de Bidart était l'annonce d'une vie meilleure.
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