Extraits du film Marat-Sade (1966) de Peter Brook, réalisé à partir de sa propre mise en scène avec les comédiens de la Royal Shakespeare Company et entretiens du réalisateur et de Jean-Louis Barrault.
Tu te laisseras donc toujours duper, peuple braillard et stupide. Tu ne comprendras jamais qu'il faut te défier de ceux qui te flattent.
"Toujours une aveugle obéissance suppose une ignorance extrême ..."
La philosophie a préparé, commencé, favorisé la révolution actuelle, cela est incontestable ; mais des écrits ne suffisent pas ; il faut des actions : or, à quoi (d'autre) devons-nous la liberté qu'aux émeutes populaires ?
L'Ami du peuple n°34 du mardi 10 novembre 1789.
Une seule réflexion m’accable, c’est que tous mes efforts pour sauver le peuple n’aboutiront à rien, sans une nouvelle insurrection. À voir la trempe de la plupart des députés à la Convention nationale, je désespère du salut public. Si dans les huit premières séances toutes les bases de la Constitution ne sont pas posées, n’attendez plus rien de ces représentants. Vous êtes anéantis pour toujours, cinquante ans d’anarchie vous attendent, et vous n’en sortirez que par un dictateur vrai patriote et homme d’État. Ô peuple babillard, si tu savais agir !.
L'aigle marche toujours seul, le dindon fait troupe.
Les peuples sont les dupes éternels des fripons qu’ils ont mis à leur tête et l’éternelle proie des brigands qui les gouvernent.
À mesure que le luxe s'étend, il met le superflu au rang de necessaire. D'abord on se livre à la dissipation, on en contracte l'habitude, les plaisirs deviennent besoin, ces nouveaux besoins il faut les satisfaire ; et comme tous ne le peuvent également, ils sont agités de sentiments divers : d'un côté se trouvent l'envie, la jalousie, la haine ; de l'autre côté, l'orgueil et le mépris: ... nouvelles semences de discorde.
Le peuple n’a jamais de projet arrêté. Sans cesse, il est conduit par les impressions du moment, sans cesse, il est poussé par le vent qui souffle, sans cesse, il est entraîné par le torrent.
Non, la liberté n'est point faite pour nous; nous sommes trop ignorants, trop vains, trop présomptueux, trop lâches, trop vils, trop corrompus...
Un danseur est plus qu’un sage, un farceur plus qu’un héros. Comble d’infamie, la vertu elle-même est devenue ridicule à nos yeux.