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Citation de Charybde2


Il a beau plaisanter, le soldure de mon cousin a eu peur. Il adopte une posture défensive, le bras levé, la garde de l’épée plus haute que la pointe qui lui protège le visage mais qui peut aussi très vite intercepter une estocade au torse ou aux jambes. J’essaie de le pousser à la faute en redoublant les menaces, tantôt en garde haute, tantôt en garde basse, guettant l’écart qui me permettra de tromper sa vigilance. En fait, c’est moi qui me fais piéger à mon propre jeu. Modifier l’angle d’attaque à la lance implique aussi de changer la position de la main directrice : pouce vers l’arrière à hauteur d’épaule, pouce vers l’avant à hauteur de hanche. C’est une manœuvre devenue pour moi un réflexe, auquel je ne prête plus attention. Or c’est un tort : mon adversaire est armé d’une épée, sur la poignée de laquelle la préhension de varie que du pouce et de l’index. Bussuro a saisi ma faille. Il pousse une attaque brusque à l’instant précis où je jongle avec ma lance pour inverser la prise ; en un battement de paupière, il perce ma défense. Seul l’instinct me dicte ma réaction. Lâchant mon arme pour que sa chute dévie l’estocade, à la grâce des dieux, je me précipite au corps à corps, ramassé sur moi-même. J’ai réussi à passer sous la pointe, mais je sens la brûlure d’une entaille à la base du cou. Qu’importe, j’arrive au contact. Le temps que Bussuro retourne son épée pour m’éreinter, j’ai saisi le bâtardeau lié à la gaine de son arme, je l’ai tiré, j’éventre l’homme du prince de la hanche au nombril.
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