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Citation de jecogite


Assis dans l’obscurité de la cabine, mon manteau serré autour de moi, je ne bougeais plus et je pensais. Je pensais oui, et lorsque je pensais, les yeux fermes et le corps à l’abri, je simulais une autre vie, identique à la vie dans ses formes et son souffle, sa respiration et son rythme, une vie en tout point comparable à la vie, mais sans blessure imaginable, sans agression et sans douleur possible, lointaine, une vie détaché qui s’épanouissait dans les décombres extenuées de la réalité extérieure, et où une réalité tout autre, intérieure et docile, prenait la mesure de la douceur de chaque instant qui passait, et ce n’était guère des mots qui me venaient alors, ni des images, peu de sons si ce n’est le même murmure familier, mais des formes en mouvement qui suivaient leur cours dans mon esprit comme le mouvement même du temps, avec la même évidence infinie et sereine, formes tremblantes aux contours insaisissables que je laissais s’écouler en moi en silence dans le calme et la douceur d’un flux inutile et grandiose.
[…]
Les heures s’écoulaient dans une douceur égale et mes pensées continuaient d’entretenir un réseau de relations sensuelles et fluides comme si elles obéissaient en permanence à un jeu de forces mystérieuses et complexes qui venaient parfois les stabiliser en un point presque palpable de mon esprit et parfois les faisant lutter un instant contre le courant pour reprendre aussitôt leur cours à l’infini dans le silence apaisé de mon esprit.
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