Le cheval et son cavalier, par leur apparence, se lisaient comme un récit ambulant où leur destinée, sinon leur histoire personnelle, pouvait être déchiffrée à livre ouvert, à plaies ouvertes et refermées. Mais ce destin, ni cette histoire, n’aurait rien pu apprendre à personne. Le cavalier ressemblait au monde dans lequel il évoluait, un monde qui avait modelé selon un stéréotype unique la famille de ses ressortissants humains en voie de disparition accélérée, en voie de dissolution dans le décor : vieux, maigres, sales, solitaires.