J'aurais pu lui dire que ce n'était pas moi qui étais fou mais le monde, et que ça ne datait pas d'aujourd'hui. J'aurais pu lui dire ce que je pensais depuis le début, c'est-à-dire depuis la naissance de Clèm', et peut-être même depuis le jour où Émilie m'avait dit qu'elle était enceinte, à savoir qu'on n'aurait jamais dû avoir l'égoïste inconscience de balancer une innocente de plus dans un monde terrible. Mais ça, à aucun moment je ne m'étais senti le courage de l'exprimer - tout simplement parce que ça ne servait à rien ; et ce n'était pas aujourd'hui que j'allais le faire.