Citations de Jean-Pierre Boyer (95)
' Les xénophobes me sont étrangers. "
Philippe Geluck, "Le tour du chat en 365 jours".
(page 692).
J'ai vu Dieu : elle est noire, communiste et lesbienne.
FAURET
(159)
Nous avons l'un et l'autre découvert à quel point cette position de non pouvoir ouvrait de possibilités. Pour ma part, c'est vraiment là l'essentiel. Lorsqu'un patient me dit en partant : J'ai fait du bon boulot, plutôt que : Vous avez bien travaillé, j'ai le sentiment que quelque chose s'est effectivement passé.
J'ai progressivement été amené à faire le pari que tout sujet possède en lui l'intelligence de ce qui se passe pour lui, mais qu'il ne sait pas qu'il sait.
La liberté est une peau de chagrin qui rétrécit au lavage de cerveau.
Henri Jeanson
... lorsque nos maladies alcooliques nous disent : "seul un alcoolique peut comprendre un autre alcoolique", c'est de cela dont il est question : de l'expérience corporelle, physique, qu ne peut pas être aisément partagée avec les autres. un jour une de mes patientes m'a dit : "Je sens que je ne suis pas encore vraiment guérie : je bois de l'eau, mais quand je saisis ce verre d'eau je me rends compte que c'est avec le même geste (qu'elle mime à ce moment) que lorsque je buvais de l'alcool."
... une conviction sur la finalité du travail psychothérapeutique : selon moi les thérapies ont pour fonction de favoriser les retrouvailles ou les rencontres inédites envers soi-même c'est à dire toutes les personnes que nous avons été, que nous sommes et que nous serons, et par la même avec les qualités, ressources, compétences, liés à ces divers états de notre personne, c'est-à-dire les acquis et les innés potentiels non mis en oeuvre. Cela revient à promouvoir l'émergence, l'éclosion de capacités ignorées, laissées jusque là en attente (en souffrance) et à lutter contre les tentatives d'amputation de certaines parties pénibles de notre existence, donc dans certains cas de travailleur sur l'acceptation, le pardon, la réconciliation, le rassemblement des forces internes... de toutes les parties de soi, de les avoir à disposition, en cohabitation et en paix. Je dirais même irriguer le réseau de tous les canaux de sa vie, investir de nouveaux territoires inconnus faisant pourtant partie de notre royaume et sortir de l'oubli les pans refoulés, desséchés, laissés en jachère, de notre mémoire.
Comme n'importe quelle autre question, la "démarche sociale" peut être l'occasion d'un travail en profondeur, de soutenir le projet de changement.
Tout poème traduit est un clair de lune empaillé.
HEINE
(653)
Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître, et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres.
GRAMSCI
(408)
Plus la part active et créative du patient est importante, plus la garantie de continuité et de stabilité des changements est grande.
"On ne peut pas tuer le temps sans aussitôt blesser l'éternité."
H. D. Thoreau
Le contraire de la névrose, c'est le réalisme. Donc si je veux avancer, je dois avant tout être capable d'accepter la réalité telle quelle, sans vouloir la transformer selon mes chimères personnelles. Et c'est seulement si je commence à changer ma propre façon de faire, que les choses pourront évoluer.
"Celui qui a perdu sa capacité à s'émerveiller est à moitié mort"
(Albert Einstein)
... l'échange thérapeutique peut être considéré comme une transaction entre un client et son banquier, l'un apporte et confie des valeurs, un capital précieux, pour lequel il attend la restitution du capital bonifié d'intérêts, de son côté le thérapeute en tant que banquier de métier se doit de faire fructifier ce capital et de prendre sa part d'intérêt (pour son propre compte, sa quête personnelle).
... je trouve que de plus en plus je m'ouvre à ne pas comprendre ce que l'autre me dit ; et donc je m'intéresse à ce qu'il va m'expliquer, donc à découvrir l'écart, la différence qu'il y a entre ce que j'avais cru entendre d'évident (comme c'est pour moi) et la réalité de l'autre dans sa différence.
Si la souffrance insiste au-delà de la douleur, c'est que j'ai besoin de ré-interroger tout mon réseau sémantique, mon arbre de vie pour reprendre ta métaphore, pour faire un peu le ménage et virer ce qui s'avère de peu de valeur. Occasion de me revisiter, et peut-être de me (re)découvrir, effectivement.
... beaucoup de patients deviennent alcooliques en lien avec des expériences princeps (hapax existentiels à de traumatisme avec coma ou d'anesthésie profonde dans le très jeune âge, leur donnant la mémoire, la trace de sensation expérientielle de lâcher-prises résolutifs. Toujours très intéressants à explorer.
"Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse ?
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ?"
Alfred de Musset
Donc dans l'hypnose, tu recrées cet espace d'enfance, d'innocence, qui permet effectivement de retrouver cette capacité de se remettre à jouer. Ce qui signifie que tu as toi-même contact avec ta propre innocence, que tu sais toi aussi ne pas te cramponner à la douleur, mais la laisser partir. Cela signifie que tu n'es pas fasciné par ce qui ne va pas.