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Citation de Partemps


Léautaud voyait dans le peuple « de braves bonshommes qui,
somme toute, se fichent pas mal de la culture et autres balivernes, et
se plaisent bien mieux, sans qu'on puisse leur en faire grief, chez les
mastroquets ou au cinéma que dans les livres ». Stéphane Audeguy note
chez une intellectuelle : « Comme toutes les personnes dont c'est le métier
d'être intelligent, Nicole Strauss est d'une naïveté confondante quand il
s'agit de décrypter son environnement immédiat » (La théorie des nuages).
Dans le Journal d'un intellectuel en chômage, Denis de Rougemont montre
que l'intellectuel qui veut se rapprocher des « braves bonshommes » doit
d'abord surmonter l'incapacité de Nicole Strauss. Après une première
rencontre significative avec des gens du commun, il écrit : « Il me semble
qu'elle m'a fait voir "le peuple" pour la première fois de ma vie'. » C'était
dans les années 1930. Qu'est devenu « le peuple » aujourd'hui ? Selon
Sloterdijk, « dans le capitalisme avancé », c'est « la masse de ceux qui
restent exclus de la surgratification. Le peuple, c'est ce qui peut être certain,
même à l'avenir, de ne rien recevoir en échange de sa simple apparition. »
Sloterdijk observe par ailleurs : « Les surgratifications stabilisées
produisent chez ceux qui les reçoivent des prétentions statutaires
caractérisées par une tendance élitaire. Les personnes surgratifiées de
manière chronique développent souvent le talent de considérer leurs
primes comme un tribut adapté à leurs prestations — ou, en cas d'absence
de prestation, à leur seul être eminent. » (Colère et temps) S'il en est ainsi,
où trouver un pont entre intellectuels et gens du commun ?
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