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Nationalité : France
Biographie :

Né en Cévennes, Jean-Pierre LUGRIN, après des études scientifiques à l’université de Montpellier débute une carrière d’enseignant dans les Pyrénées, puis au Maroc avant de s’installer en Normandie, point de départ de la trame de ce roman.
Il passe ses vacances à parcourir le monde et entame l’écriture d’une série de livres au titre générique d’« Ananké », « Destin ; fatalité » auxquels sont soumis les hommes.
Il revient dans le département qui l’a vu naitre et s’établit à Aigues-Mortes, la cité de Saint-Louis.


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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les kilomètres défilaient, interminables et monotones. La neige, survenue au cœur de la nuit, conférait à l’aurore une lumière froide, terne, accentuée par une fine brise. À cette heure régnait une étrange atmosphère, à peine troublée par les prémices de l’activité humaine, instants propices à la rêverie. Un duvet immaculé recouvrait la région et toutes les aspérités en étaient gommées. Les plaines du Nord resplendissaient de blancheur, les arbres s’ourlaient de guirlandes givrées. Au volant depuis deux heures, Thomas Hédouin avait évité les autoroutes pour n’emprunter que les voies secondaires. Il avait contourné Amiens, traversé Doullens, avait délaissé la direction d’Arras au profit de Lilliers.

Vieux, mais confortable le "Daily" ! Sièges bien suspendus, direction assistée ; l’autoradio diffusait de la musique en permanence.

Vers neuf heures, plus une once de vent, le rideau floconneux devint plus dense. Sur le tableau de bord, le thermomètre indiquait une température extérieure de –4 °C. Thomas s’interrogea sur l’état de la chaussée après Cassel, vers le Mont des Cats. Si le verglas apparaissait, il deviendrait un obstacle difficile à franchir, car la camionnette n’était pas munie d’équipements spéciaux. Il serait toujours temps d’improviser, de modifier l’itinéraire habituel.

Avant de partir, il avait vérifié le scanner à quatre cents canaux, vingt bandes de 25 à 1300 MHz, trafiqué, débridé pour capter les fréquences des 400 MHz de la police, de la gendarmerie et des douanes. Mais il était envisageable qu’à présent, les communications fussent cryptées et donc impossibles à détecter. À vérifier.

Faut dire qu’il n’était pas passé par là depuis deux ans. Deux ans déjà ! Il s’était fait choper à Rouen par la brigade des stups et venait de séjourner douze mois à "Bonne-Nouvelle".

A sa sortie, il s’était juré de faire une croix sur cette période de sa vie et d’éviter "l’Apache", petit truand d’Épagny-sur-Risle. C’est pour son compte qu’il avait transporté à plusieurs reprises de l’héroïne d’Amsterdam jusqu’à Rouen. Cette bonne volonté avait été mise à rude épreuve depuis sa remise en liberté, voici deux mois. Il n’avait pas été à même de gérer les difficultés qui s’étaient abattues sur lui. « La vie est un véritable puzzle qui se met en place par petites touches sans que l’on sache vraiment qui positionne les divers fragments» se dit-il, convaincu de n’avoir pas été totalement maître de sa destinée.

Un coup d’œil dans le rétroviseur lui permit de constater que la puissante berline BMW le suivait à bonne distance. "L’Apache" lui avait présenté quatre individus, anciens gardes du corps, au physique de déménageur et au visage aussi fermé qu’une huître. Leur présence devait pallier tout problème susceptible de surgir soit avec les forces de l’ordre, soit avec des concurrents motivés par des magouilles à même de rapporter beaucoup d’argent. Ils étaient lourdement armés de grenades et de fusils à pompe. Thomas, quant à lui, avait énergiquement refusé la présence d’un flingue dans son véhicule. Il n’était que convoyeur et ne souhaitait pas voir aggraver son cas si par malheur un accrochage se produisait avec les flics.

Instinctivement il tâta son arcade sourcilière endolorie et légèrement enflée. Son nez tuméfié était encore sensible.

Hier, le sang avait giclé à la suite des coups portés par Richard. « Tu devras me le payer » avait-il craché par bravade, fixant d’un œil noir l’auteur de cette agression, avant de démarrer le "Daily".

Puis, refusant de s’éterniser sur cette idée, il revécut les instants qui suivirent sa libération.
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Jean-Pierre Lugrin
Les kilomètres défilaient, interminables et monotones. La neige, survenue au cœur de la nuit, conférait à l’aurore une lumière froide, terne, accentuée par une fine brise. À cette heure régnait une étrange atmosphère, à peine troublée par les prémices de l’activité humaine, instants propices à la rêverie. Un duvet immaculé recouvrait la région et toutes les aspérités en étaient gommées. Les plaines du Nord resplendissaient de blancheur, les arbres s’ourlaient de guirlandes givrées. Au volant depuis deux heures, Thomas Hédouin avait évité les autoroutes pour n’emprunter que les voies secondaires. Il avait contourné Amiens, traversé Doullens, avait délaissé la direction d’Arras au profit de Lilliers.
Vieux, mais confortable le "Daily" ! Sièges bien suspendus, direction assistée ; l’autoradio diffusait de la musique en permanence.
Vers neuf heures, plus une once de vent, le rideau floconneux devint plus dense. Sur le tableau de bord, le thermomètre indiquait une température extérieure de –4 °C. Thomas s’interrogea sur l’état de la chaussée après Cassel, vers le Mont des Cats. Si le verglas apparaissait, il deviendrait un obstacle difficile à franchir, car la camionnette n’était pas munie d’équipements spéciaux. Il serait toujours temps d’improviser, de modifier l’itinéraire habituel.
Avant de partir, il avait vérifié le scanner à quatre cents canaux, vingt bandes de 25 à 1300 MHz, trafiqué, débridé pour capter les fréquences des 400 MHz de la police, de la gendarmerie et des douanes. Mais il était envisageable qu’à présent, les communications fussent cryptées et donc impossibles à détecter. À vérifier.
Faut dire qu’il n’était pas passé par là depuis deux ans. Deux ans déjà ! Il s’était fait choper à Rouen par la brigade des stups et venait de séjourner douze mois à "Bonne-Nouvelle".
A sa sortie, il s’était juré de faire une croix sur cette période de sa vie et d’éviter "l’Apache", petit truand d’Épagny-sur-Risle. C’est pour son compte qu’il avait transporté à plusieurs reprises de l’héroïne d’Amsterdam jusqu’à Rouen. Cette bonne volonté avait été mise à rude épreuve depuis sa remise en liberté, voici deux mois. Il n’avait pas été à même de gérer les difficultés qui s’étaient abattues sur lui. « La vie est un véritable puzzle qui se met en place par petites touches sans que l’on sache vraiment qui positionne les divers fragments» se dit-il, convaincu de n’avoir pas été totalement maître de sa destinée.
Un coup d’œil dans le rétroviseur lui permit de constater que la puissante berline BMW le suivait à bonne distance. "L’Apache" lui avait présenté quatre individus, anciens gardes du corps, au physique de déménageur et au visage aussi fermé qu’une huître. Leur présence devait pallier tout problème susceptible de surgir soit avec les forces de l’ordre, soit avec des concurrents motivés par des magouilles à même de rapporter beaucoup d’argent. Ils étaient lourdement armés de grenades et de fusils à pompe. Thomas, quant à lui, avait énergiquement refusé la présence d’un flingue dans son véhicule. Il n’était que convoyeur et ne souhaitait pas voir aggraver son cas si par malheur un accrochage se produisait avec les flics.
Instinctivement il tâta son arcade sourcilière endolorie et légèrement enflée. Son nez tuméfié était encore sensible.
Hier, le sang avait giclé à la suite des coups portés par Richard. « Tu devras me le payer » avait-il craché par bravade, fixant d’un œil noir l’auteur de cette agression, avant de démarrer le "Daily".
Puis, refusant de s’éterniser sur cette idée, il revécut les instants qui suivirent sa libération.
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