Jean-Pierre Maurel

Avec ce livre, on entre dans un champs littéraire qui n'est pas celui des auteurs classiques de polars. Il serait du reste assez difficile de fournir le résumé de cette intrigue qui se déroule comme on débobine une pelote de laine. Certes, l'accroche de départ éveille notre curiosité mais le déroulement très linéaire de cette enquête un peu tarabiscotée n'est pas fait pour relever le suspens.



La gouaille initiale du narrateur (un journaliste devenu détective privé) se transmute parfois en langage poétique, sentimental, philosophique, avec quelques embardées linguistiques. L'histoire et le comportement des personnages frisent la parodie. Les dialogues surtout sont irréalistes. Bref, c'est justement cet aspect très littéraire du bouquin qui m'a intéressée et qui, à mon sens, en fait sa richesse.



Pour conclure, je dirais que c'est une fiction de qualité mais je doute que les amateurs de polars purs et durs y trouvent leur compte.
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Tant de livres vous attendent pour un moment de plaisir, ne perdez pas votre temps précieux de lecteur avec ce polar ridicule !

Je sais que le pilon doit se nourrir, mais quand même....

( Chaque année, en France, des machines broient 100 millions de livres )

Excellente fresque sur la fièvre du caoutchouc fin XIXeme dans cette ville du fin fond de l'Amazonie où quelques barons se sont enrichis en exploitant arbres et indiens qu'ils ont pratiquement asservis. Les personnages sont haut en couleurs, leurs sentiments aussi, et les plans des uns et des autres pour sécuriser leur pouvoir et leur fortune inattendus pour certains, très ambitieux pour tous. Un livre à suspens ayant pour cadre les excès du plus long fleuve du monde tout comme ceux des mœurs dissolus de Manaus et de son célèbre théâtre. On en ferait un excellent film. Je n'ai pas vu que cela ait été le cas mais par contre il a bel et bien existé un individu ayant accompli la mission de Kincaid.

Bon ben, même si ce n'est n'est pas vraiment un chef-d'oeuvre de la littérature polar, je ne peux pas dire que ce livre ne m'ait pas plu. L'intérêt ne réside pas tellement dans la manière dont l'affaire est tirée au clair : là les invraisemblances se bousculent. Mais il y a la voix du narrateur qui enveloppe ce récit d'un humour bien décapant et d'une prétendue philosophie de la vie à l'américaine. Mais oui, il y a des passages qui n'en terminent pas (le duel entre le narrateur et la dame Svéa, par exemple) qui font que ce roman ne se hisse pas à la hauteur des polars inoubliables.