Jean Prost, la ballade des canuts
Printemps 1943
Maurice et Michel rentraient chez eux par la rue Garibaldi après avoir joué au ballon prisonnier,avec les copains,dans la cour du patronage.Puis ils avaient rejoint la petite salle où était installé le projecteurs de films fixes.Dans un silence total,tout le monde regarda défiler les images de Tintin...Le mot FIN apparut sur l'écran,au milieu des cris et des "encore ! ".On rangea les bancs et chacun se dépêcha de rentrer chez lui.
Il n'avait bien entendu pas oublié sa mallette qui contenait des bâtons de cire,un tampon à cacheter,un brûleur à alcool,une bougie,des allumettes,une paire de ciseaux et un gros rouleau de ruban toilé.
Peut-être avait-il,déjà,en tête,quelque bretonne résignée qui,chaque soir,la coiffe au vent,attendrait son retour au bout du quai,comme on en voit sur les calendriers des PTT.
(Un résistant) Disons plutôt de la vingt-cinquième (heure) ! J'ai toujours beaucoup aimé les gens qui prennent les armes quand l'ennemi est à cinq cents kilomètres !
"Un Goerz-Tenax ! Avec doubles anastigmats ! Dites donc, on ne s'est pas fichu de vous à l'Evening Post ! "
Tu vois, Martine, jamais je n'oublierai le tableau de cette femme tondue au beau milieu du boulevard, devant la caserne. Parmi ceux qui criaient le plus, j'ai reconnu des gens à qui elle avait rendu service quelques mois plus tôt.
Mais, bonté divine, ils ne vont pas nous ficher la paix ces rosbifs ! Ils ne nous ont pas déjà assez fait de mal depuis Jeanne d'Arc jusqu'à Mers-El-Kebir !... Ah, on les voit bien, les vrais ennemis de la France !