Beaucoup de monde cherchait à "pourrir" la situation au Liban dans les années 70. Les Israéliens, pour commencer par eux, sautent sur la moindre occasion pour paralyser la résistance palestinienne [...] Les Syriens, quel que soit le gouvernement en place, poursuivent toujours et encore le même objectif : faire tomber l'État libanais en déliquescence pour prendre le contrôle du pays. Les Jordaniens sont à couteaux tirés avec les Palestiniens [...] Le gouvernement égyptien mène une politique d'opposition systématique à l'influence syrienne. [...] Les Américains cherchent, de leur côté, à imposer une paix durable entre Israël et ses voisins. [...] Les Russes, enfin, voient dans toute situation insurrectionnelle la possibilité d'avancer leurs pions [...] Finalement, seuls les Français défendent encore l'idée d'un Liban souverain à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues.
Quelle justification peut-on trouver à une femme kamikaze qui fait sauter sa ceinture d'explosifs au milieu de femmes et d'enfants israéliens ? Et comment expliquer le geste d'un soldat fou qui ouvre le feu sur une foule d'hommes et de femmes venus prier dans une mosquée ?
Pourtant, les nouveaux barbouzes de François Mitterand vont recevoir l'ordre de venger la France et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils vont manquer de professionnalisme. Une Jeep bourrée de 100 kilos d'explosifs est amenée devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth dans la nuit du 6 au 7 novembre 1983. [...] Le dispositif de mise à feu ne fonctionne pas. Les spécialistes essaient ensuite de faire sauter le véhicule par des tirs de bazooka. Nouvel échec. Mais là n'est pas encore le pire : rien n'a été fait pour masquer l'origine française du véhicule que les responsables de l'ambassade iranienne n'ont naturellement aucun mal à établir.
Le 24 juillet 1976, [...] un immeuble s'écroule sous les bombes. Près de 400 personnes, réfugiées dans le sous-sol, sont ensevelies sous les décombres. Aucune opération de sauvetage n'est possible tant que durent les combats. Il faudrait un cessez-le-feu. On discute le 25. Chacun des deux camps rejette sur l'autre la responsabilité de la tragédie. On discute le 26. Lorsqu'un cessez-le-feu entrera finalement en vigueur, il sera trop tard. Les emmurés sont morts de chaleur, de soif, du manque d'air, d'avoir trop crié, d'avoir trop pleuré.
"Ô sionistes, votre armée vous ment. Votre armée a laissé derrière elle des morceaux de corps de vos soldats dans nos villages et dans nos champs. [...] Nos moudjahidine avaient pour habitude de combattre ces sionistes, de les tuer et de récupérer des lambeaux de leurs corps [...] Je le dis aux Israéliens, nous avons les têtes de vos soldats, nous avons des mains, nous avons des jambes. Il y a même un corps presque entier, la moitié ou les trois quarts d'un corps, de la tête au torse, à la poitrine" devait insister le chef du Hezbollah.
Un petit groupe composé de membres patentés du SAC et de quelques anciens de l'OAS partirent à la chasse aux "Katangais" en fuite, en France et jusqu'en Allemagne. Ils s'étaient donné pour objectif de les éliminer un par un et jusqu'au dernier. Ils en voulaient à ces ultragauchistes d'avoir menacé l'ordre public. Les pseudo-gauchistes de salon comme Cohn-Bendit, plus concernés par leur press-book que par la Révolution avec un grand "R" ne les intéressaient pas.
Combattants des Forces libanaises et soldats syriens ne se font plus la guerre dans les rues et les ruelles de Beyrouth. Ils ne se contentent plus de se mitrailler d'un immeuble à l'autre. Ils se jettent les uns sur les autres pour s'entredéchirer, se découper en morceaux, s'empaler, s'arracher les yeux, s'émasculer. Les murs sont éclaboussés de morceaux de cervelle et de sang. Les corps jonchent les couloirs, les escaliers, les arrière-cours.
Les Soviétiques n'apprécient pas du tout d'être traités comme de vulgaires Occidentaux. Ils prennent l'enlèvement de leurs ressortissants très au sérieux. [...] Des agents soviétiques n'ont pas mis beaucoup de temps à identifier les coupables. Ils kidnappent un Palestinien du nom de Khudur Salamah et l'interrogent à leur manière. La rumeur prétend que les Soviétiques lui ont coupé les testicules pour le faire parler.
Les étudiants de l'université Patrice Lumumba reviennent dans leur pays d'origine pour rejoindre les mouvements de libération ou les organisations révolutionnaires. On arrive à les repérer car la plupart d'entre eux débarquent à l'aéroport de leur pays vêtu d'un survêtement Adidas flambant neuf, fabriqué en URSS, sans oublier les chaussures de sport à trois bandes.
Hafez el-assad peut se réjouir. L'heure a enfin sonné pour la Syrie de reprendre le contrôle du Liban. Nous voici huit cent trente années en arrière. Le nouveau monarque syrien ne s'appelle plus Salah ed-din, mais Hafez el-assad. Les deux hommes mènent la même politique et tiennent le même discours.