CHAQUE FOIS TU ES VENUE
Je t'ai tant de fois attendue,
Porteuse d'astres, de fourrures,
O souffle chaud qui me rassure
Dans la froide psyché des rues!
Et chaque fois tu es venue...
Es-tu flamme dans la cohue?
Es-tu femme dans ta peau nue?
Puis-je dire que je t'ai vue?
C'est toi, c'est moi, ce peu de sel
Qui sèchent dans nos mains fidèles...
Ceci m'appartient, c'est mon ombre.
Tu ne peux pas ne pas m'aimer,
Ni moi te refuser, te rompre,
Toi que j'ignore, qui jamais
Ne franchiras les bords du songe.
'(Toujours d'ici. Le Méridien, Paris, 1946)