Une croyance généralement reçue veut que l’art soit un luxe du goût, qu’il soit né chaque fois que l’homme, ayant contenté ses besoins matériels les plus brutaux, put dessiner des images magiques, ou, mieux encore, tracer sur quelque paroi des figures inutiles où s’essayait son sentiment de la beauté : leur inutilité même était la marque qu’il s’agît bien d’art.
Nul ne saurait prétendre à des jugements définitifs sur la haute antiquité chinoise. L’art chinois, et particulièrement celui des origines, n’est pas comme celui de l’Égypte, de la Grèce ou de la Perse, à peu près entièrement étalé devant nos yeux. L’immense sol du Céleste Empire reste à peu près vierge. Cependant, depuis quelque trente ans, les découvertes archéologiques, les examens de textes et de documents, se sont multipliés en assez grand nombre pour qu’on essaie de présenter dans leur ensemble, les traits de la Chine primitive.
Difficulté de discuter de l’art primitif chinois. Reconnaissons une fois pour toutes les difficultés d’une discussion de ce genre. Les matériaux nous font défaut en grande partie. Comment définir l’art des origines quand nous ne possédons qu’un nombre infime d’objets qui puissent raisonnablement être rapportés à ce temps !