Un homme entier, c'est aussi un homme qui, après l'avoir fuie ou niée, finit par accepter son ombre et par l'aimer "comme soi-même". Je pense souvent à François d'Assise, au beau chevalier qui un jour descend de sa monture pour embrasser le lépreux...Il embrasse ce qui alors lui fait le plus peur, ce qui se tient à la racine de ses plus profonds dégoûts, et là, au coeur de l'ombre incarnée, il reconnaît le Christ Vivant... Mais accepter l'ombre ce n'est pas se complaire en elle : François revient de son baiser au lépreux avec des lèvres de lumière...Il m'est arrivé souvent d'être descendu de cheval et de culbuter dans l'ombre...à la rencontre d'un autre soleil.