Jean Yves Leloup présente son livre «
Dictionnaire amoureux de Jérusalem » à la librairie La Procure à Paris.
Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/dictionnaire-amoureux-jerusalem-jean-yves-leloup/9782259206631.html
[Émission tournée le 27 avril 2010]
Suivez la librairie La Procure sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/LaProcure/
Twitter : https://twitter.com/laprocure
Instagram : https://www.instagram.com/librairie_laprocure/?hl=fr
Un imbécile, c'est quelqu'un dont l'intelligence s'arrête à ce qu'il connaît.
Le grand danger de notre existence, qui plus est de la vie spirituelle, c’est la fixation, la clôture dans l’accompli. C’est de s’arrêter ou de croire être arrivé, de s’identifier à une situation donnée et à ses symptômes. La vie alors se gèle, le fleuve ne suit plus son cours.
La philosophie nous donne de demeurer dans une pensée qui ne cesse de comparer, d’analyser, de classer, de juger et de conclure. La philocalie nous donne de demeurer dans une conscience qui ne cesse de s’étonner, d’admirer et de remercier (ou de rendre grâces).
Le pèlerin ne sait pas toujours où il va, mais le chemin, lui, le sait.
Humanité et humilité sont deux mots qui proviennent de la même racine l’humus.
Que reste-t-il quand il ne reste plus rien, qui suis-je avant ma naissance, qui suis-je après ma mort, qu'est-ce qui meurt quand je meurs, qu'est-ce qui naît quand je nais, qui passe, qui demeure ?
[...] La première naissance est absurde et on a le droit de maudire ses parents pour cela s'ils ne proposent rien d'autre. C'est ce que fit Job. La seconde naissance donne du sens à ce qui n'en a pas par nature. Si le Christ n'est pas ressuscité, "monté au ciel", c'est à dire éveillé au monde sans mort, à quoi bon vivre, à quoi bon aimer, se battre pour la vérité, la justice ? C'est la mort qui aura le dernier mot.
Mais si le Christ est ressuscité, cela veut dire qu'il y a quelque chose de plus fort que la bêtise, la violence et la décrépitude. Il n'est plus absurde d'aimer : "L'amour est plus fort que la mort".
Qu’est-ce que c’est que le temple ?
La verticalisation de l’espace.
Le temple, à l’origine, est un carré que l’on dessine sur la terre dans le désert, et l’homme se tient droit au milieu.
Le bonheur, c’est d’être à sa place.
Celle de l’homme est de se tenir droit entre le ciel et la terre.
Droit entre deux infinis, dans son axe.
Là le bonheur est possible.
(page 157)
L’amour est avant l’être.
C’est l’amour qui donne l’être et l’être donne la vie, l’existence, la conscience à toutes les existences.
Mais l’origine de l’origine, l’essence de l’essence, c’est l’agapé.
L’agapé ne doit pas être craint, mais contemplé, source d’apaisement parce que source de don ainsi que de pardon, un don toujours offert.
(page 110)
Celui qui se laissait regarder par Jacques Maritain en revenait lavé comme par une fontaine et nettoyé comme par un gant de crin. Cela m'est arrivé plusieurs fois. Tant d'amour et si peu de complaisance !
Je me souviens d'une de ses paroles :
- Mon petit, aie le cœur chaud mais garde l'esprit froid. Aujourd'hui, la plupart des hommes ont le cœur froid et l'esprit chaud. Ils n'aiment pas, ils calculent; Ils ne pensent pas, ils se passionnent. Le cœur est fait pour aimer sans mesure, l'esprit est fait pour mesurer. Il ne s'agit pas d'avoir des idées bonnes ou généreuses, il s'agit d'avoir des idées justes. L'esprit nous a été donné pour discerner ce qui est et, à travers tout ce qui est, "l'Être qui est", et le cœur nous a été donné pour aimer ce qui est et, à travers ce qui est, "l'Être qui est".
Le moment de la mort n’est pas la fin de tout.
C’est la fin du corps, de la forme, d’un certain mode de relation avec les autres et avec le monde, mais pas la fin de l’être véritable.
C’est le moment de la résurrection.
Le mot « résurrection » ne signifie pas la réanimation.
Beaucoup de chrétiens ne croient pas à la résurrection, mais à la réanimation ou à la réincarnation du corps. (…)
La mort est le moment où l’on se pose dans la vie non mortelle, mais éternelle.
On parle de la « vie ancrée », la vie qui n’est pas station-temporelle.
La mort est l’occasion de l’éveil.
(page 125)