AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de Jeff Doring   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Pendant le développement de l'enfant dans le ventre de sa mère, le wungud a une influence sur la formation du corps et de l'esprit. Lorsque la mère est enceinte et se trouve près d'eaux wungud, le père, même s'il est ailleurs à ce moment-là, doit sentir un signe des gi (liens spirituels) de son bébé qui l'unissent à l'endroit de son origine spirituelle wungud. Sa vision intuitive déterminera l'identité et le lieu de la source de l'esprit totémique wungud de son bébé, esprit qui sera désormais responsable de la formation spirituelle. Cet aspect intime de la personnalité est forgé par les expériences acquises tout au long d'une vie à travers ses “gi” et les chemins spirituels qui renvoient au lieu de son wungud. L'enfant acquiert une identité sociale toujours héritée de son père qui représente sa skin ancestrale en rapport avec sa moitié et par le dambun familial avec les responsabilités qui y sont associées.
Les Ngarinyin ont conscience de leur généalogie par les wanjina locaux. Les wanjina déposent partout du wungud et créent leur image sous la forme d'animaux vivants et de grandes images peintes dans les abris sous roche situées près des bassins d'eau permanente ; en conséquence, l'identité personnelle des enfants trouva son origine dans les eaux locales wanjina. Ces points d'eau, en tant que sources wungud, ont une place centrale dans le paysage de chaque dambun. Ils sont vénérés en tant que lieu d'origine de beaucoup de générations de Ngarinyin dont les noms viennent des wanjina.
p. 279
Commenter  J’apprécie          30
Un munnumburra peut sentir des influences spirituelles lorsqu'il se trouve auprès d'une peinture et particulièrement quand il est en train de repeindre une image de wanjina. Lorsqu'il est dans le sanctuaire d'un bunja, il peut s'asseoir, silencieusement à côté d'une image et entrer en relation avec les esprits du lieu ou être “visité” par l'animal vivant associé à eux. La relation totémique aux wanjina peut déterminer la santé et la vitalité d'une personne. Il est préférable de ne pas discuter des “gi” (liens spirituels personnels) d'un individu en public. Les activités quotidiennes peuvent être influencées par les wanjina que ce soit de manière profonde ou prosaïque.
Dans une niche en pierre sous le Walamba, il y a des peintures : une de warrana (l'aigle audacieux) et une autre à un bras représentant Laajmorro, wanjina représentée dans la Voie lactée Wallagunda. Non loin de là, le long de la corniche, il y a un autre abri sous un rocher avec d'imposantes images de Jundiwan et Bundivvin, deux divinités liées à la foudre portant les noms qu'on utilise pour désigner les éclairs annonçant un cyclone. On trouve ensuite Mul.ngirri avec Naiya “l'épouse” et Olgi qui est à la fois l'enfant et la plus petite forme d'éclair.
p. 282
Commenter  J’apprécie          30
La table de Dududu.ngarri devint la source du principe moral du Wunan qui a perduré pendant des millénaires ; tout récipiendaire des connaissances sacrées devient en même temps un donateur. Être un membre du Wunan signifie qu'on est un maillon de la chaîne ; de ce fait, un individu ne peut dominer les autres. Chaque clan est un lien dans la série complexe des relations de parenté ramifiées. Chaque individu est toujours au milieu d'une ligne d'informations qu'il reçoit et passe ensuite à quelqu'un d'autre. Ce processus qui consiste à donner et à recevoir est connu sous le terme de molu. Le chef d'un dambun prend une position d'intermédiaire appelée molu ijirinad qui veut dire « attendre tout en ayant les mains prêtes à agir » (comme l'on décrit Ngarjno et Banggal à la table du Wunan).
p. 192
Commenter  J’apprécie          30
Ce sont des signes... cet arbre là* est intouchable tout le monde sait qu'il faut pas le toucher
Même les vieux quand je jouais là il y a longtemps quand je me souviens, mes vieux ils n'allaient pas abîmer un arbre
« Hé ! qu'est-ce que tu fais avec cet arbre laisse-le ! il veut grandir comme toi tu es comme lui... il doit pouvoir grandir »
Depuis longtemps c'est une chose sacrée... l'arbre
Banggal

Ouais, quand tu marches au milieu du bush et que tu cherches ce gurin là quand tu le vois comme tu vois cet arbre tu le laisses tout simplement.
Nyawarra
p. 299
---
* "guriwin" sève médicinale tirée d'un eucalyptus à sève rouge
Commenter  J’apprécie          30
On revient ici pour écrire notre histoire
Maintenant on revient ici et on enseigne la Loi.
tout le monde peut comprendre ce qu'était la Loi
c'est pour ça qu'ils doivent apprendre les jeunes Duduk.ngunga
on l'appelle ce nouveau cercle
cercle pour le walu.ngarri
cet espace à Marranba.bidi
Ungudman
p. 198

C'est pourquoi tout homme toute femme tous sortent de l'eau
wungud le wanjina nous là rend... alors on sait d'où vient cet enfant ...
tout le monde sait
Notre esprit vient de l'eau parce qu'on vient tous de l'esprit de l'eau.
Banggal
p. 238
Commenter  J’apprécie          30
La politique gouvernementale des adoptions forcées d'enfants aborigènes a continué jusqu'à très récemment, avec des résultats désastreux sur le plan psychologique et social. Cette forme paternaliste de génocide n'a été que tardivement dénoncée dans The Stolen Generation (« La génération volée »), un rapport qui constitua un événement marquant en 1997. Bien que rendant un culte aux morts dans des villes éloignées, les Ngarinyin sont déterminés à regagner toutes dans les terres d'où ils furent expropriés et à y construire de nouvelles communautés. Depuis des années, les munnumburra ont lancé des revendications foncières basées sur leurs « Native Title » en tant que membres doyens du Kamali Land Council (le terme Native Title désigne dans le droit civil australien « les intérêts et les droits des indigènes habitants une terre, quelle soit habitée en communauté, en groupe ou individuellement, possédée au titre des lois traditionnelles qui font autorité et des coutumes traditionnelles qu'observent les habitants indigènes »). La négation coloniale persiste et pré-suppose toujours que tous les Indigènes étaient des nomades errant constamment à la recherche de nourriture, sans loi d'occupation des terres et sans aucun concept de souveraineté. Pour formuler leurs revendications, les Ngarinyin durent prouver qu'ils étaient de « vrais indigènes » et que leurs terres étaient soumises à une loi.
p. 20
Commenter  J’apprécie          20
L'influence du premier objet sacré fait par Wibalma, pris puis donné aux hommes par Wodoi et Jungun fut alors conservée pieusement comme Loi. Le sens du maya.ngarri manjilarri — « la Loi vous rattrapera toujours » — se perpétue dans le Wunan. La forme cosmologique de Jebera, penché au moment où la lance touche sa colonne vertébrale, est représentée par un nuage sombre connu sous le nom de « sac à charbon », qui se situe à la base de la Croix du Sud.
manjilarri
p. 167
Commenter  J’apprécie          30
La mainmise croissante de l'industrie du bétail sur les terres a été encouragée par les différents gouvernements, qui envoyaient la police montée pour aider quelques éleveurs à chasser de nombreux groupes indigènes des vastes étendues des Kimberley. Les journaux présentaient en héros les policiers montés alors que les Ngarinyin se défendant à pied étaient perçus comme des traîtres par les « fondateurs » de la nouvelle nation : ainsi furent semées les graines du racisme urbain et de l'ignorance qui minent encore ce jeune pays. La résistance Ngarinyin a été générale mais finalement vaine contre les balles. Les “sauvages hommes rouges” du Kimberley acquirent la réputation d'être maîtres dans l'art de l'insaisissabilité mais ces “éléments incontrôlables” étaient emprisonnés pour avoir défendu leur terre, et beaucoup moururent du traumatisme de l'enfermement. Pratiquement tous les Ngarinyin et leurs voisins furent raflés sous la menace des armes et durent marcher enchaînés vers la côte.
L'isolement des Kimberley a permis à de nombreux crimes racistes de ne pas être signalés jusqu'à ce que l'abominable massacre de Forrest River, en 1926, provoque assez d'indignation publique pour atténuer la violence la plus criante. Les survivants de cette invasion initiale furent tenus de travailler virtuellement comme des esclaves pour les nouveaux « rois dans leurs châteaux d'herbe » ou bien furent “civilisés” dans des missions chrétiennes établies sur la côte. Aucune industrie rurale n'aurait pu se développer sans le labeur pénible de cette main d’œuvre bon marché que furent les bouviers et tondeurs de moutons comme Paddy Neowarra (Nyawarra) et Paddy Wamma (Ungudman) ou les travailleurs aux entrepôts maritimes comme Laurie Gawanali (Ngarjno). David Mowaljarlai (Banggal), aujourd'hui décédé, était un enfant réfugié né sous un arbre d'une mission côtière ; son père était un Ngarinyin de l'intérieur et sa mère une Wororra de la côte. Bien que ces deux groupes linguistiques se mariaient entre eux, Banggal a appartenu à la première génération qui a grandi loin des “dambun” (terres familiales) du côté paternel. Comme beaucoup de Ngarinyin déportés, il n'a pas tenu compte des clôtures des éleveurs de bétail et a beaucoup voyagé dans les Kimberley pour entretenir ses obligations culturelles sur les terres de ses deux parents.
p. 14
Commenter  J’apprécie          10
Pour les Ngarinyin, à l'origine, les premiers êtres vivants, ceux qui n'ont pas eu besoin de naître d'un être humain, sont venus d'une mère éternelle — Jillinya.
Jillinya est vénérée en tant que proto-femme, en tant que mère de tous les ancêtres Gwion. Les Ngarinyin croient fermement que les premiers animaux et humains ont été placés sur terre par les Wanjina. Mais c'est Jillinya, également connue sous le nom de Mumuu qui a donné aux femmes leur utérus, leur vagin et le pouvoir de la reproduction (Ngarjno et Nyawarra révèlent cela avec discrétion et humilité). On peut en avoir pour preuve que les femmes avaient une grande autorité parmi les Gwion depuis les temps les plus reculés, en voyant les fortes et imposantes figures matriarcales du point d'eau d'Alyaguma. Devant la présence dominatrice de ces représentations féminines proclamant leur autorité par leurs mains levées, tout visiteur se sent humble. Ungudman vint près de ce groupe d'images de mères s'étendant sur tout le mur de la galerie, et, avec respect, leva le bras pour toucher et nommer chacune d'elles. Ensuite, il s'approcha de l'image d'Algi, une ancienne réincarnation de Jillinya, la Mère originelle. Algi repose horizontale-ment, elle est représentée avec de gros seins et de nombreuses lances aux couleurs passées qui sont dessinées en surimpression sur tout son corps majestueux. C'est la multitude de ses enfants, les Gwion, qui ont rassemblé et donné ces lances à la Mère comme tribut, un lulwa (don) de respect.
p. 65
Commenter  J’apprécie          10
Quand la pluie winjin vient, elle commence à cet arbre vers minovembre je crois quand il pleut en décembre tous les fruits commencent à pendre le winjin les gonfle... ils mûrissent
Et quand il y a la foudre bang ! les fruits éclatent
guloi veut dire éclore en ce monde guloi c'est l'arbre guloi quand ils éclosent
Donc cette nouvelle vie a déjà surgi... de l'utérus de la mère et est déjà dans l'espace La toute nouvelle vie... toute nouvelle et précieuse et cet arbre représente la vie, de l'enfant
le guloi, il nous donne un signal chaque jour, chaque année quand ça refleurit « Qu'est-ce que tu fais pour cette nouvelle vie ? » c'est sur nos épaules... c'est notre responsabilité c'est ce que dit cet arbre « c'est votre responsabilité, si vous ne faites pas ça c'est pas la peine que je fleurisse »
parce qu'à chaque fois qu'il refleurit il nous dit « tu dois continuer, transmettre » enseigner à ce jeune ou bien à elle parce qu'elle, elle va avoir des enfants exactement comme toi... ainsi va la vie
Et ce que l'arbre guloi représente notre vie ce chant dit que ce n'est pas pour une personne c'est pour tous les gens qui vivent dans ce pays
C'est l'arbre de vie, l'arbre de la vie où tout le monde se nourrit selon l'histoire sans ça on ne saurait rien tu sais de quoi on parle
Oui, tu comprends ce que je dis vraiment en fait
La vie... c'est le chemin
Pour les hommes comme pour les plantes...
Banggal
p. 314
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jeff Doring (1)Voir plus

Quiz Voir plus

Episode 2 : Quelle définition pour ces mots peu courants ?

Aménité ...

Fait de pardonner
Forme de courtoisie
Fait de conclure un discours
Forme de résilience

7 questions
2 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}