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EAN : 9783829040600
336 pages
Könemann Verlag (01/01/2000)
4.5/5   1 notes
Résumé :
« Gwion Gwion »
Nous les suivons dans le bush. Quatre gardiens de la Loi (“munnumburra”) révèlent le sens conservé dans les plus anciennes peintures figuratives dans le nord-ouest de l'Australie, connues sous le nom “Gwion Gwion”. Cet ancien art rupestre était la marque d'une société aux parures raffinées, aux cérémonies et danses qui sont encore pratiquées aujourd'hui. Le monde ne savait rien de la signification de ces images énigmatiques avant que ces « vie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre en format (29,5cm H. et 25 L.) est plein d'extraordinaires reproductions en photos, de l'art pariétal et rupestre* représentant la transmission de l'Histoire des premiers habitants de l'ouest du Kimberlay de l'Australie, ce « continent-île » bien à part. Il contient aussi beaucoup de très belles photos de la nature, de très beaux portraits aussi, en particulier d'adolescent(e)s et d'enfants aborigènes.
Le texte trilingue (anglais – allemand - français) ajoute, outre cette originalité, un sentiment, un souhait de s'adresser à l'universel, ce que porte d'ailleurs cet ouvrage peu commun, de façon particulière. En effet le texte narratif est accompagné “en parallèle” par une transmission orale en écriture, ce qui accentue encore “la profondeur de champ” du livre, qui doit être pris comme un ensemble légué à notre intention, à notre édification sur ce qu'il relate. Pour ma part ayant rencontré en été 2000 dans la ville de Montignac en Dordogne** l'ensemble musical « Bugarrigarra » - “le Rêve Aborigène” d'Australie, et eu quelques échanges personnel avec Djunawong Stanley Mirindo***, il est évident que le lien s'en est trouvé naturellement renforcé tout au long de ma “lecture”. J'ai eu un très net sentiment d'avoir été mis en relation, en “contact”, avec une des plus ancienne humanité vivante de la Terre, nos “Anciens” en quelque sorte ; lorsque je suis arrivé aux dernières pages, ce livre semblait ne devoir jamais pouvoir se “refermer” ; sentiment rare en fin de lecture … !

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* quelques pétroglyphes également, non négligeables.
** http://versautrechose.fr/portofolio/index.php/2015/12/08/groupes-traditionnels/
*** originaire de l'ethnie Gooniyandi (West Kimberlay), militant très actif de l'identité culturelle aborigène, c'était un excellent chanteur, danseur et acteur décédé le 11 octobre 2007... (film [« Dead Heart », 1996] et théâtre)
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Pendant le développement de l'enfant dans le ventre de sa mère, le wungud a une influence sur la formation du corps et de l'esprit. Lorsque la mère est enceinte et se trouve près d'eaux wungud, le père, même s'il est ailleurs à ce moment-là, doit sentir un signe des gi (liens spirituels) de son bébé qui l'unissent à l'endroit de son origine spirituelle wungud. Sa vision intuitive déterminera l'identité et le lieu de la source de l'esprit totémique wungud de son bébé, esprit qui sera désormais responsable de la formation spirituelle. Cet aspect intime de la personnalité est forgé par les expériences acquises tout au long d'une vie à travers ses “gi” et les chemins spirituels qui renvoient au lieu de son wungud. L'enfant acquiert une identité sociale toujours héritée de son père qui représente sa skin ancestrale en rapport avec sa moitié et par le dambun familial avec les responsabilités qui y sont associées.
Les Ngarinyin ont conscience de leur généalogie par les wanjina locaux. Les wanjina déposent partout du wungud et créent leur image sous la forme d'animaux vivants et de grandes images peintes dans les abris sous roche situées près des bassins d'eau permanente ; en conséquence, l'identité personnelle des enfants trouva son origine dans les eaux locales wanjina. Ces points d'eau, en tant que sources wungud, ont une place centrale dans le paysage de chaque dambun. Ils sont vénérés en tant que lieu d'origine de beaucoup de générations de Ngarinyin dont les noms viennent des wanjina.
p. 279
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Un munnumburra peut sentir des influences spirituelles lorsqu'il se trouve auprès d'une peinture et particulièrement quand il est en train de repeindre une image de wanjina. Lorsqu'il est dans le sanctuaire d'un bunja, il peut s'asseoir, silencieusement à côté d'une image et entrer en relation avec les esprits du lieu ou être “visité” par l'animal vivant associé à eux. La relation totémique aux wanjina peut déterminer la santé et la vitalité d'une personne. Il est préférable de ne pas discuter des “gi” (liens spirituels personnels) d'un individu en public. Les activités quotidiennes peuvent être influencées par les wanjina que ce soit de manière profonde ou prosaïque.
Dans une niche en pierre sous le Walamba, il y a des peintures : une de warrana (l'aigle audacieux) et une autre à un bras représentant Laajmorro, wanjina représentée dans la Voie lactée Wallagunda. Non loin de là, le long de la corniche, il y a un autre abri sous un rocher avec d'imposantes images de Jundiwan et Bundivvin, deux divinités liées à la foudre portant les noms qu'on utilise pour désigner les éclairs annonçant un cyclone. On trouve ensuite Mul.ngirri avec Naiya “l'épouse” et Olgi qui est à la fois l'enfant et la plus petite forme d'éclair.
p. 282
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La mainmise croissante de l'industrie du bétail sur les terres a été encouragée par les différents gouvernements, qui envoyaient la police montée pour aider quelques éleveurs à chasser de nombreux groupes indigènes des vastes étendues des Kimberley. Les journaux présentaient en héros les policiers montés alors que les Ngarinyin se défendant à pied étaient perçus comme des traîtres par les « fondateurs » de la nouvelle nation : ainsi furent semées les graines du racisme urbain et de l'ignorance qui minent encore ce jeune pays. La résistance Ngarinyin a été générale mais finalement vaine contre les balles. Les “sauvages hommes rouges” du Kimberley acquirent la réputation d'être maîtres dans l'art de l'insaisissabilité mais ces “éléments incontrôlables” étaient emprisonnés pour avoir défendu leur terre, et beaucoup moururent du traumatisme de l'enfermement. Pratiquement tous les Ngarinyin et leurs voisins furent raflés sous la menace des armes et durent marcher enchaînés vers la côte.
L'isolement des Kimberley a permis à de nombreux crimes racistes de ne pas être signalés jusqu'à ce que l'abominable massacre de Forrest River, en 1926, provoque assez d'indignation publique pour atténuer la violence la plus criante. Les survivants de cette invasion initiale furent tenus de travailler virtuellement comme des esclaves pour les nouveaux « rois dans leurs châteaux d'herbe » ou bien furent “civilisés” dans des missions chrétiennes établies sur la côte. Aucune industrie rurale n'aurait pu se développer sans le labeur pénible de cette main d’œuvre bon marché que furent les bouviers et tondeurs de moutons comme Paddy Neowarra (Nyawarra) et Paddy Wamma (Ungudman) ou les travailleurs aux entrepôts maritimes comme Laurie Gawanali (Ngarjno). David Mowaljarlai (Banggal), aujourd'hui décédé, était un enfant réfugié né sous un arbre d'une mission côtière ; son père était un Ngarinyin de l'intérieur et sa mère une Wororra de la côte. Bien que ces deux groupes linguistiques se mariaient entre eux, Banggal a appartenu à la première génération qui a grandi loin des “dambun” (terres familiales) du côté paternel. Comme beaucoup de Ngarinyin déportés, il n'a pas tenu compte des clôtures des éleveurs de bétail et a beaucoup voyagé dans les Kimberley pour entretenir ses obligations culturelles sur les terres de ses deux parents.
p. 14
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La politique gouvernementale des adoptions forcées d'enfants aborigènes a continué jusqu'à très récemment, avec des résultats désastreux sur le plan psychologique et social. Cette forme paternaliste de génocide n'a été que tardivement dénoncée dans The Stolen Generation (« La génération volée »), un rapport qui constitua un événement marquant en 1997. Bien que rendant un culte aux morts dans des villes éloignées, les Ngarinyin sont déterminés à regagner toutes dans les terres d'où ils furent expropriés et à y construire de nouvelles communautés. Depuis des années, les munnumburra ont lancé des revendications foncières basées sur leurs « Native Title » en tant que membres doyens du Kamali Land Council (le terme Native Title désigne dans le droit civil australien « les intérêts et les droits des indigènes habitants une terre, quelle soit habitée en communauté, en groupe ou individuellement, possédée au titre des lois traditionnelles qui font autorité et des coutumes traditionnelles qu'observent les habitants indigènes »). La négation coloniale persiste et pré-suppose toujours que tous les Indigènes étaient des nomades errant constamment à la recherche de nourriture, sans loi d'occupation des terres et sans aucun concept de souveraineté. Pour formuler leurs revendications, les Ngarinyin durent prouver qu'ils étaient de « vrais indigènes » et que leurs terres étaient soumises à une loi.
p. 20
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La table de Dududu.ngarri devint la source du principe moral du Wunan qui a perduré pendant des millénaires ; tout récipiendaire des connaissances sacrées devient en même temps un donateur. Être un membre du Wunan signifie qu'on est un maillon de la chaîne ; de ce fait, un individu ne peut dominer les autres. Chaque clan est un lien dans la série complexe des relations de parenté ramifiées. Chaque individu est toujours au milieu d'une ligne d'informations qu'il reçoit et passe ensuite à quelqu'un d'autre. Ce processus qui consiste à donner et à recevoir est connu sous le terme de molu. Le chef d'un dambun prend une position d'intermédiaire appelée molu ijirinad qui veut dire « attendre tout en ayant les mains prêtes à agir » (comme l'on décrit Ngarjno et Banggal à la table du Wunan).
p. 192
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