Le roman graphique de jeunesse est un monde nouveau pour moi. Je tente d’y pénétrer mais je n’en connais pas les codes. Je ne peux faire confiance qu’à mon intuition et à ma sensibilité, toutes deux marquées par mes habitudes, mes zones de confort et mon éducation livresque. Ce qui m’intéresse, avant tout, c’est d’essayer d’extraire les valeurs sous-jacentes au récit.
J’entre donc dans un monde qui n’est déjà plus monde. L’Apocalypse est passée par là. Tout est déshumanisé, dénaturé, dévasté. Les couleurs vives, criardes flirtant avec les aplats sombres ou des me le disent à souhait : je suis au cœur d’un monde où il ne fait pas bon vivre !
Simon, le chien, vit avec ses deux amis, Cliff, le raton laveur et Reynard, le cerf cabossé. Leur terrain de chasse, un désert urbain abandonné et sa forêt maigrichonne. Ils espèrent encore de beaux jours mais doivent se contenter de zoner aux alentours des derniers commerces abandonnés et des distributeurs vandalisés qui pourraient, tout de même, fournir quelques pitances en attendant le grand retour de la « Garbage night », la nuit des poubelles où il serait si doux de fureter et de se gaver de ce que les hommes déjettent ! Mais, voilà, pour avoir des poubelles, il faudrait des hommes !
Le trio vivote, chacun tâche d’y tenir son rôle et l’entraide dans la misère existe tant bien que mal. Mais un jour de disette augmentée, Simon et ses amis vont rencontrer Barnaby, un autre chien vagabond qui leur parle d’une ‘autre ville’, un ‘eldorado poubellistique’ à découvrir.
La quête d’une assurance ‘survie’, croyance parmi d’autres croyances, le rêve d’une poubelle plus riche de l’autre côté de la clôture et la sinistrose engendrée par la misère actuelle vont pousser le trio à suivre Barnaby. Nos trois comparses connaîtront des conflits de loyauté, la stigmatisation des plus faibles, la provocation de l’autre que nourrit la soif de pouvoir… triste noir reflet de la société qui est la nôtre ! Les mécanismes qui engendrent des relations humaines équilibrées et solidaires seront mises à mal, les animaux anthropomorphes présentés ici n’étant guère différent des hommes que nous sommes dan bancales.
L’adulte comprend l’allégorie. Il peut réfléchir face à cette vision du monde qui est là, bien présente au sein de nos communautés et territoires actuels. Le jeune, lui aussi, doit percevoir les enjeux, les espoirs, les attentes et les désillusions… mais aussi les valeurs distillées par Jen LEE dans son « Garbage night ». Encore, probablement, sera-t-il nécessaire d’échanger avec le jeune sur sa lecture de ce roman graphique pour valider le message qu’il peut en tirer.
Pour ma part, je n’ai guère pris de plaisir visuel à cette lecture. Le graphisme n’est, pour moi, ni suffisamment pur et simple (à mon âge, on aime la ligne claire) ou suffisamment complexe pour en dire davantage. Le minimalisme des dessins, je le perçois comme un travail quelque peu inachevé. J’ai tort, probablement, n’empêche… les valeurs restent derrière (un peu trop peut-être ?) même si elles sont chez moi génératrices de réflexions et valident l’ensemble.
Mais, je le répète, je ne maîtrise pas les codes du genre et donc mon avis est plus un billet d’humeur qu’une critique de livre. Au plaisir de lire d’autres avis et d’apprendre par eux.
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J'aime tellement les éditions Kinaye que j'ai réservé et emprunté toutes les BDs que je pouvais trouver d'elles sur mon réseau de médiathèque. Garbage Night correspond en fait au deuxième tome de Vacancy, qui est inclus à la fin du volume dans l'édition française. Cet ajout était vraiment bienvenu, parce que le récit m'aurait sans ça laissée sur ma faim. C'était même plutôt sympa de lire ce premier épisode après coup, comme une préquelle, parce qu'il vient éclairer les relations entre les personnages principaux. Ca n'a été pas la lecture la plus bouleversante de l'année pour moi, mais j'ai bien aimé l'univers post-apo, et les personnages un peu désœuvrés, anxieux et trouillards. Ca m'a rappelé la série Kipo et l'âge des animonstres bizarrement, peut-être parce qu'on y suit aussi des ados livrés à eux-mêmes dans un monde hostile, où l'amitié peut vite devenir une question de survie.
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Dans cet univers post-apocalyptique où les humains ont déserté, nous suivons Simon, chien domestique et ses deux amis : un raton-laveur et un cerf. Les 3 animaux ne savent plus comment se nourrir, habitués à faire les poubelles ils se retrouvent bien vite à court de déchets en l'absence d'humains. Ils vont alors faire la rencontre de Barnaby, chien abandonné qui leur promet une vie meilleure au-delà de leur ville actuelle. J'ai apprécié le style graphique minimaliste et le choix de couleurs qui ajoute un côté "étrange" à cet univers de SF. Mais en refermant cette BD, je suis restée avec un goût d'inachevé. J'ai le sentiment que Jen Lee n'a fait qu'effleurer son sujet, ou que je suis passée totalement à côté. En conclusion, je suis déçue par cette BD qui aurait méritée d'être plus détaillée, plus longue pour apporter une réelle histoire.
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Dans cet univers post-apocalyptique, les humains ont disparus (ou se sont tous mis au zero dechet!) , ils ne restent plus que les animaux qui d'ordinaire avaient l'habitude de se nourrir dans les poubelles (Sauf Simon qui était un chien domestique) mais les poubelles ne se remplissent et il faut trouver un moyen de se nourrir.
Ils vont suivre Barnaby qui leur promet une ville pleine de poubelle.
Sur le coup, je me suis dit que j'avais devant moi une bel critique de la société de consommation mais en fait, j'ai été assez déçue... je n'ai vraiment pas compris où Jen Lee voulait nous amener et j'ai trouvé cela assez mou mais surtout trés ennuyeux.
En fait, le seul truc que j'ai aimé, ce sont les dessins un peu cartoon.
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