Il y a tellement de façons de rendre ce monde plus juste, plus vivable.
Travailler m’aide à ne pas penser.
Je me suis asséchée, la création n’est pas une corne d’abondance.
Et je rythme de mes rythmes effrénés la vision de la beauté.
Je suis en toi depuis toujours. La condition même de ton existence. Tu dois apprendre à mourir.
- Et toi, qu'est-ce qui te plaît dans la photo ?
- Je crois que j'aime capturer les images du quotidien. Cerner les corps en mouvement. Saisir les instants où les visages se marquent d'émotion. Parfois j'ai l'impression que les images préexistent dans un monde invisible. Nous nous contentons de les révéler.
- C'est beau. Tu t'efforces de capter l'exceptionnel du quotidien, alors que je me borne à le mettre en scène. A cause de toi, même les paysages me semblent artificiels.
Tu pars ?
Prends des photos, collecte des images, et rapporte-nous tout ça à la fin de la guerre.
Va, regarde le monde avec des yeux d'artiste, de citoyenne de la République des enfants.
Ne perds rien. Nous aurons besoin de ces témoignages quand la guerre sera finie.
A son regard, nous comprenons immédiatement que nous allons devoir partir, une fois de plus.
La femme du photographe est venue nous dire qu’il y avait eu des dénonciations et que les Allemands allaient arriver.
“C’est un soldat qui l’a prévenue, il a laissé ce mot pour toi”.
“ Prenez soin de vous, vous allez nous manquer”.
Même chez les Allemands il y a des gens qui se battent contre la guerre.
C’est forcément le signe qu’ un jour cette folie cessera.
Le code d’honneur des bandits. C’est à lui que je dois la vie. Mais je ne peux pas l’accepter totalement. Car je suis une femme. Ma révolte est différente, les démons que je dois vaincre sont plus sournois. Ce sont les hommes, toutes castes confondues.
- Bienvenue à Créteil, Alice ! Autrement dit... bienvenue en enfer !