"Il se souvint d'avoir écrit un haïku après l'autre quand il avait huit ans, biffant les mots dans son calepin, déchirant calmement page après page. Parce que, quand on n'avait que trois lignes, il fallait qu'elles soient parfaites.
Il avait tellement voulu qu'elles soient parfaites. Il avait trimé sur la précision, le contenu, les métaphores et la formulation. Une goutte d'eau. La pluie. Le vent. Un pétale. Une feuille. Amour. Colère. Chagrin. Mais en relisant ce qu'il avait écrit, la seule impression qui lui venait était que ce n'était pas parfait.
Il n'avait pas été parfait ; et il en payait le prix."