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Critiques de Jeremy Cukierman (5)
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L'Odyssée du Vin : Tour du monde des vins et ..

Cela aurait pu être le cadeau de Noël de l’opération Masse critique, mais c’était compter sans la lenteur de la Poste pour transporter ce livre du 18 décembre… au 28 décembre!



Jérémy Cukierman, qui comme son nom et son titre (“Master of Wine”) ne l'indiquent pas, est français, célèbre un hymne à la complexité du monde par le prisme du vin dans ses textes et des photographies enflammés.



Ce bel ouvrage est divisé en quatre parties : - “l’exception naît du vignoble” - “Le génie vigneron” - ”Chais d'œuvre” - “Message in a bottle”, découpées en plusieurs chapitres qui organisent le voyage.



Dans la première partie, le propos inverse le principe qui est généralement de parler du vin et de l’expliquer par son terroir.

Ici, c’est le caractère exceptionnel du vignoble qui est mis en exergue.

Ce propos nous entraîne vers des parcelles confidentielles qui produisent des vins précieux.

Les “Jardins d’Eden” sont des courtils d’exception ; le Rippon serait ainsi le plus beau vignoble du monde.

“Le sang des ancêtres” consacre quelques vignes centenaires.

Gravir les “Sommets des Dieux” est le défi de ces vignerons qui ne craignent pas le vertige. 89 % de pente dans le Rangen de Thann en Alsace : “Il n'est pas rare de trouver des cordes et des mousquetons pour ne pas perdre l’équilibre ou s’assurer dans les secteurs les plus abrupts.”

“On a marché sur la lune” nous emmène dans les terroirs volcaniques et “Les pieds dans l’eau” dans les vignes nourries par les embruns.

Les photos sont magnifiques comme celle de Lanzarote où les roches effusives sont au service de la vigne.

Pour certaines vignes, il vous faudra emprunter un petit téléphérique, “descendre dans le vide, assis sur une petite cabine accrochée à un fil.”

Les titres sont humoristiques et auraient tous mérité un point d’exclamation, voire un :)).

Pour “Les pieds dans l’eau”, l’auteur nous parle de “Colores, sur la plage abandonnée.”

Nous croisons aussi des cépages rares tel que l’assyrtiko à Santorin.

La taille de la vigne est parfois originale, ainsi la Kouloura conduit la vigne en forme de couronne pour la protéger du climat extrême.

Dans le chapitre “Jus de caillou”, vous marchez sur du schiste, du gneiss, du quartz, du granit, du mica, de la silice, du feldspath….

Quant au climat du “Vale do inferno” dans la vallée du Douro, il est constitué de “neuf mois d’hiver et trois mois d’enfer”.

“Les grands oubliés” concernent de glorieux vignobles qui n’ont pas eu la reconnaissance méritée.

“Saint-Georges” est le nom d’un cratère lunaire donné par les astronautes de la mission Apollo XV, c’est aussi un premier cru “Nuits saint-Georges”, considéré comme le meilleur de l'appellation mais oublié de la liste des 33 grands crus.

Exception géographique et géologique du Champagne, faite de craie, d’argile rouge, de gypse et de silex, située à 10 kilomètres de Troyes, la colline de Montgueux a exporté “Le clos Sainte Sophie” au Japon ; elle fut oubliée de la classification de 1908 qui ne comptait pour le Champagne que des surfaces dans la Marne et dans l’Aisne.



Dans la partie consacrant “Le génie vigneron”, l’auteur nous présente des hommes avant tout, des visionnaires qui ouvrent de nouvelles portes pour le vin.

Sur échantillon, le spécialiste Robert Parker dira de Jean Marie Guffens : “There’s a crazy Belgium who is producing wines in Pouilly-Fuissé and Mâcon which are so good as Meursault and Puligny-Montrachet.”

Recevant des commandes suite à cette appréciation, Guffens répondait : “ Nous vous remercions beaucoup de votre intérêt pour notre production. Ce qui est clair c’est que vous savez lire l’anglais et compter jusqu'à cent, mais il va falloir venir goûter les vins au domaine.”

“Les poètes” ont ajouté une quête de sens qui dépasse la viticulture en nous livrant quelques “vers de vignes”.

“Les missionnaires” ont décidé d’écouter leur terre et de lui faire confiance. Jean Charles Abbatucci a proposé à un violoniste de venir jouer dans ses vignes une symphonie viticole qui doit contribuer à la vie végétale. Certains disent qu’il est “un peu fou mais son vin parle un langage local, profond et parfumé.”



La partie “Chais d'œuvre” nous emmène dans un “Voyage au centre de la terre”, là où les bouteilles dorment tranquillement ou bullent.

“Sous protection divine” nous montre comment l'histoire du vin et celle du monde ecclésiastique sont intimement liées. On visite les grandes abbayes, bénédictines puis cisterciennes et les monastères cartusiens qui ont veillé sur nombre de très grands vignobles.

Ce sont les moines de Saint-Vivant de Vergy qui bénéficièrent du don des trois ouvrées (4,28 ares !) que nous connaissons de nos jours sous le nom de Romanée-Conti.

Et parce que la consommation en vin des ecclésiastiques était limitée à une émine (environ 27 centilitres) par jour, le vin du prieuré sera commercialisé.

Si vous voulez déguster une Romanée Saint-Vivant, lisez la citation, à défaut de pouvoir vous offrir la bouteille !

Après ce divin vin, des domaines sans artifices, nés dans la simplicité, sont présentés dans le chapitre “Sans fard”.

Le château Rayas se vend quand même 1500 € la bouteille et y aller se mérite : “il faut prendre un chemin de terre qui monte vers le nord, et rejoindre cette terre de sable, sans qu’on vous ait donné la moindre indication au préalable.Au cœur du buisson, entre les feuilles, au moment où on se demande si on a fait fausse route, on distingue une pancarte…”



Le chapitre “Toutes voiles dehors” s’insère dans la partie “Message in a bottle”, il concerne les vins élevés sous voile, que l’on aime ou déteste.

Ils devraient être vinaigre et deviennent immortels.

“Le voile s’installe” dans la barrique et empêche totalement ou partiellement le contact du vin avec l’oxygène.

Il permettra donc au raisin fermenté de ne pas mourir prématurément.

Issus du gel, du passerillage ou d’un champignon, des vins sont synonymes d’onctuosité, de “Douceur extrême”.

On appelle le Tokaji Asrù le “vin des rois, roi des vins”.

Les vendanges tardives sont nées en Allemagne d’un accident et les vins de glace, en Allemagne, Autriche et…au Canada ; il faut dire qu’il est nécessaire que le thermomètre descende entre -8 et -12 degrés pour qu’il soit produit.

La plupart des vignes, depuis le phylloxéra, sont composées d’un porte-greffe résistant qui compose le système racinaire et d'un greffon, partie aérienne qui produit les raisins. Quelques irréductibles Gaulois réussissent à produire du vin issu de vignes franches de pied à certaines conditions exposées dans le chapitre “La greffe ne prend pas “.

Ainsi le Liber Pater est le résultat du pari de vouloir retrouver un Grave comme en 1855.

Ce vin ne compte que 250 bouteilles, le millésime 2015 sera vendu 30 000 €.

Loïc Pasquet, son propriétaire, a créé une association pour protéger les vins issus de vignes franches de pied, sur les terroirs qui les ont vu naître et les faire reconnaître à l’UNESCO.

Dans le chapitre “Élevés en plein air”, on ne parlera pas de poules pondeuses mais de barriques ou de dames-jeanne, comme celles du Mas Amiel qui enferme le Maury dans 1000 grosses bonbonnes en verre exposées au soleil, utilisées pour leur capacité de vieillissement accéléré du vin muté.

Ce livre nous parle aussi de “vins de garage”, comme cet assemblage de plusieurs millésimes de Champagne d’Anselme Selosse, élevé à l'air libre sur son parking alors que tant de Champagne sont soigneusement enfouis dans des caves de craie.

Le prochain “bambin fermenté" de ce vigneron sera produit à Essaouira, en dames-jeannes enterrées !

Le livre se termine par un “Éloge de la patience”, le temps, toujours le temps, celui qui façonne, apporte sa patine à des vins qui n’ont pas d’âge.

D’ailleurs ne dit-on pas du Sauternes du Château Gilette qu’il est comme les hommes : “bien trop jeune à 20 ans, commençant à s'assagir à 40, et parfait à 60.”



Ce livre érudit rajoute des lettres de noblesse à des vins qui n’en n’avaient pourtant pas besoin.



Le principal reproche de ce livre est de nous donner envie de déguster des bouteilles qui nous font rêver et…sont inaccessibles.



Il est à lire comme on déguste un vin, à petites lampées, à petits chapitres, en laissant cours à son imagination…

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L'Odyssée du Vin : Tour du monde des vins et ..

Le sol, le sous-sol, la topographie, le climat et le microclimat sont les ingrédients qui font le vin. À ces apports il faut ajouter la main de l'homme qui a su les magnifier.

Dans son dernier ouvrage Jérémy Cukierman se penche sur des terroirs d'exception qui nous offrent des breuvages uniques.

De la France à l'Afrique du Sud en passant par l'Italie et d'autres contrées dotées de conditions de culture exceptionnelles et de vignerons passionnés qui ont su composer avec une nature parfois rugueuse en inventant des techniques ingénieuses, le « Master of Wine » offre un voyage planétaire autour du vin passionnant.

Le texte, servi par un style soigné, est agrémenté d'une riche iconographie.

Je remercie Babelio et Dunod pour cette lecture enrichissante.
Lien : https://papivore.net/documen..
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L'Odyssée du Vin : Tour du monde des vins et ..

Merci à Babelio et aux éditions Dunod pour l’envoi de ce beau livre, qui avait été présélectionné car je m’intéresse beaucoup au monde du vin (surtout côté dégustation et architecture des domaines).



Je le dis tout de suite : pour moi, ce livre, très élégant, épuré n’est pas de ceux qu’on va lire du début à la fin : il est plutôt destiné à orner une bibliothèque, un bar à vin, et à servir d’ouvrage de référence qu’un lecteur ouvrira en recherche d’un sujet/viticulteur/domaine précis. Le sommaire très détaillé remplacera l’index absent ! En effet, comment indexer un contenu aussi divers ? Il aurait peut-être été enrichissant de placer une carte avec tous les domaines localisés, pour permettre un accès géographique.



Les intitulés des chapitres sont créatifs : l’auteur, Jérémy Cukierman, alterne jeux de mots et références littéraires et culturelles.

Chaque fin de chapitre comporte un focus sur cinq ou six vins, avec notes de dégustation.



Le chapitre le plus … original, selon moi, que je n’avais trouvé dans presqu’aucun autre livre dédié au vin, est à la toute fin, sur les vins élaborés à partir de ceps non greffés, ayant résisté au phylloxera. De quoi me donner envie d’aller goûter à ces vins-là !

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L'Odyssée du Vin : Tour du monde des vins et ..

Dans un style inspiré, son dernier ouvrage, parsemé de photos spectaculaires, tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc, montre des aventures humaines marquées par les passions, les migrations et autres entêtements de civilisation.
Lien : https://www.lemonde.fr/m-sty..
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Quel vin pour demain ?

Réalisé par trois spécialistes de la question, ce livre est érudit. Il est d’abord à lire, mais il s’appuie aussi sur des graphiques, tableaux et photographies. Sa grande qualité réside dans son énergie et son optimisme, quelle que soit la gravité des ravages nés du climat sur la vigne.
Lien : https://www.lemonde.fr/m-gas..
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