Citations de Jérôme Bonaldi (86)
La fin du pétrole bon marché nous auras appris la vraie valeur des choses et la vraie valeur des mots : solidarité, estime de soi, amour du travail bin fait, proximité sont des valeurs en hausse.
LA MORALE DE CETTE HISTOIRE
Finalement la - douloureuse - n'est pas si douloureuse que cela.
Nous avons simplement appris à vivre sans pétrole, c'est-à-dire à vivre normalement. La leçon a été longue, douloureuse, mais fructueuse.
Durable parce que nous n'avons plus les moyens de l'éphémère.
Où le marché de l'emploi est totalement chamboulé. Les plombiers sont moins menacés par la concurrence asiatique que les ingénieurs. Les derniers sont maintenant les premiers.
Où, en passant de la dimension mondiale à l'échelle régionale, Internet devient encore plus nécessaire : c'est à présent l'outil indispensable au covoiturage, à la logistique, au troc, aux échanges...
Puisque nous ne pourrons plus prendre ni l'avion ni le train, nous prendrons le temps.
Où l'on réapprend que prendre son temps reste l'élément essentiel pour réussir ses vacances et qu'il n'y a pas que la voiture et l'avion pour partir en voyage.
Le sentiment de précarité qui règne depuis l'arrivée du pétrole cher permet de pouvoir à nouveau compter les uns sur les autres. Avec la crise, on apprend à se serrer les coudes.
L'électricité produite par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques du quartier Vauban peut être revendue, même en petite quantité, au réseau public de la ville.
La loi fédérale allemande, par la création de tarifs très avantageux, encourage ces initiatives et donne un vrai sens économique à la politique d'économie d'énergie.
Par comparaison, si vous habitiez le quartier Vauban, à Fribourg, en Allemagne, Votre facture énergique serait divisée par 5. Là-bas, le refus d'une nouvelle centrale nucléaire a mobilisé tout le monde sur les énergies alternatives.
Des associations ont vu le jour et ont poussé la municipalité à créer des quartiers écologiques : bâtiments basse consommation équipés d'isolations renforcée, fenêtre triple vitrage et ventilation double flux, système de chauffage par cogénération, contrôle par la mairie du respect du cahier des charges auprès des constructeurs...
Ainsi, lorsque le pétrole brut se situait à 60 dollars le baril, l'équivalent gaz était à 20 euros, votre chauffage et eau chaude s'élevait à 725 euros, abonnement compris.
A380 dollars le baril, la facture cette année se monte à 3905 euros, abonnement toujours compris.
Et c'est sans compter l'électricité qui elle aussi a fortement augmenté.
En quelques années, le budget énergie du foyer a été multiplié par cinq.
C'était sans compter qu'en Europe, le prix du gaz est indexé sur le prix du fioul. Un petit détail qui, aujourd'hui, vous coute cher.
Où la laine devient le principal mode chauffage : pull-over pour nous et laine de verre pour nos maisons, et où l'on se rend compte du retard accumulé en matière d'habitation et basse consommation.
Aujourd'hui, tout le monde, agriculteurs, éleveurs et maraîchers, tout le monde fait moins, mais fait mieux. Moins de rendements mais plus de qualité.
On devrait toujours parler avec son marchand de fruits et légumes.
Où le cout et le gout des aliments se retrouvent modifiés.
Les veaux retrouvent leur mère, les fruits sont de saison et les légumes, forcement bio...
A l'herbe, on joue avec la pousse, avec l'épiaison.
C'est un suivi à la semaine, à quarte pattes dans le champ. On regarde l'herbe pousser. Les voisins pensent que vous fumez trop la moquette. Mais on doit tous les ans éviter de refaire ce que l'on a fait l'année passée.
Où le petit commerce prend sa revanche sur la grande distribution. On réinvente la logistique, le contact humain et la tradition orale. Tout se colporte... y compris les potins.
Si, officiellement, le chômage a explosé, en fait, de nombreuses personnes cumulent désormais deux voire trois petits métiers.
Si vous n'allez plus au supermarché, le supermarché vient à vous.
Où le chômage a laissé la place au plein emploi... du temps. Les petits boulots, la débrouille et les bonnes idées n'ont jamais été aussi nécessaires.