L'homme libre est courageux parce qu'il sait l'exclusion à laquelle le condamne son rejet des traditions et des valeurs sociales. (p.65)
Il appartient à l'homme de se rendre digne de son humanité, ce qui ne s'obtient qu'en portant le regard au-delà des contingences actuelles pour oser envisager des problématiques essentielles: être soi, être libre, être heureux. (p.11)
L'aptitude à se reconnaître tel que nous sommes n'est ni courante ni constante: face à nos failles, à nos faiblesses ou à nos faillites, nous avons tôt fait de recourir à l'illusion, à l'auto-conviction, à la mauvaise foi, en un mot, au mensonge à soi. (p.30)
Le sujet libre et conscient doit se confronter au monde en quête de ce qui pourrait, par sa consistance contenir un sens au moins provisoire pour lui, avec l'éventualité toujours ouverte de la découverte personnelle et heureuse d'un absolu. (p.88).
Ce suicide [de Montherlant] montre avec un éclat certain l’âpreté du combat de celui qui s'efforce d'apporter une parcelle de liberté dans la nécessité: il triomphe - en même temps qu'il est vaincu. (p.103)
Une forme inattendue de respect: c'est en ne se soumettant pas au diktat et aux desiderata du public, en restant pleinement lui-même, que l'auteur rend vraiment honneur à ses lecteurs. (p.134)
Pétri par la pensée des Anciens plus encore que par celle des Modernes, Montherlant est un authentique penseur dont la mort choisie révèle la rigueur, l'indépendance, le goût du bonheur (p.7)
Les vraies limites d'une philosophie sont peut-être davantage en elle qu'en dehors d'elle, elles sont moins dans ce qu'elle interdit que dans ce qu'elle prescrit. (p.148)
La création permet donc une forme de transparence à soi, qui n'est rendue possible qu'à celui qui ne fait plus qu'un avec lui-même. (p.132)
Un penseur responsable et conséquent ne peut qu'encourager ses lecteurs à rester libres, y compris libres de se détacher [de lui]. (p.37)