AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jérôme d` Estais (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Barbet Schroeder : Ombres et clarté

Né en 1941, le cinéaste suisse Barbet Schroeder est l’auteur d'une oeuvre protéiforme (24 films au compteur dont son dernier en date« Le Vénérable W. », qui trace le portrait d’un moine bouddhiste aux penchants extrémistes.)n'a eu de cesse de questionner l'humain dans toute sa complexité Chacun de ses films montre l’Homme, simplement, dans sa réalité, et son ambivalence, et le mal est un thème récurrent, banal de ses oeuvres.



Filmant aux quatre coins du monde, il ne cesse de s'enthousiasmer pour les nouveaux défis que l'image cinématographique lui lance.



Cet essai de Jérôme d’Estais sonde avec énormément de densité et de richesse documentaire son oeuvre aussi cohérente que diversifiée .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          150
Possession d'Andrzej Zulawski : Tentatives ..

Un livre assez fou, lyrique et personnel à la fois, à l'image de ce film insensé. Une manière plutôt inédite de s'approcher au plus près d'un film, très éloignée de beaucoup d'essais, trop balisés ou universitaires

Avais déjà aimé l'essai de cet auteur sur Barbet Schroeder

Commenter  J’apprécie          30
Possession d'Andrzej Zulawski : Tentatives ..

Je ressors très perplexe de la lecture de cet essai analytique à propos d'un film qui exerce sur moi une fascination depuis quelques décennies.

J'affectionne les publications de cette maison d'édition audacieuse et j'ai notamment gardé un excellent souvenir de ma lecture de l'imposant essai critique du film "Shining" de Kubrick sorti il y a 2-3 ans chez ce même éditeur.

Je m'attendais à une analyse thématique fouillée, un vade-mecum du sous-texte plan par plan, un décortiquage interprétatif qui m'auraient aidé à rationaliser ma fascination indéfectible pour ce métrage à nul autre pareil.

L'auteur a préféré laisser libre-cours à une prose très littéraire qui dénote un amour immodéré (on le comprend) pour ce métrage, mais à laquelle je suis resté hermétique et insensible.

Seule la mise en parallèle des destins croisés de la ville de Berlin séparée par le Mur et du couple qui se déchire m'a sorti de ma torpeur.

Il s'agit d'un livre qui ne contentera que les spectateurs acquis au magnétisme déployé par cette oeuvre, le lecteur lambda risque de ne pas se sentir concerné car il n'y apprendra rien.

Comme quoi, l'amour d'une oeuvre, en fonction des sensibilités des uns et des autres, ne réunit pas nécessairement ses adeptes les plus inconditionnels.

Il faut toutefois reconnaître à ce livre le mérite d'exister puisqu'à ma connaissance, il s'agit de l'unique monographie (au monde ?) dédiée entièrement à ce film.
Commenter  J’apprécie          20
Possession d'Andrzej Zulawski : Tentatives ..

Vibrant !
Commenter  J’apprécie          10
Les Chambres noires de Paul Schrader

S’il fallait partir d’un personnage symbolique pour définir la teneur du cinéma de Paul Schrader, nous reviendrions volontiers à Travis Bickle, anti-héros de Taxi Driver qu’il écrivit pour Martin Scorsese. Car comme Jérôme d’Estais le souligne au début de son essai :



Les films de Schrader épousent les déambulations hypnotiques, somnambuliques et serpentueuses de ce pionnier fragile et exilé, qui se prend soudain pour l’Élu. Une fausse route, ou une route parallèle, toujours la même et pourtant chaque fois imperceptiblement différente. Un trajet pavé d’avanies et de motifs, qui comme chez Ozu, sont rejoués à l’infini. Une trajectoire inconnue et mystérieuse, faite d’oppositions et de tensions, de torsions, d’attentes et de rebroussements avant le passage à l’acte. Un chemin de croix dans les champs ravagés du Monde et les bas-fonds de l’Amérique, sinueux, raide et sec, au bout duquel l’antihéros, désormais incarcéré et réduit à l’essentiel, parvient, au prix fort, in extremis, à se libérer en arrachant le mal qui le tourmentait.



Le cas Schrader est assez étonnant. Longtemps reconnu pour son travail de scénariste (avec Scorsese puisqu’il participa de manière plus ou moins soutenue à Raging Bull, La Dernière Tentation du Christ ou encore A tombeau ouvert mais aussi De Palma – Obsession– , Pollack – Yakuza– ou encore Peter Weir – Mosquito Coast-), ses propres films ont été assez négligés et de nombreux titres ne sont même pas sortis dans les salles françaises (j’ignorais totalement, par exemple, qu’il avait signé une préquelle de L’Exorciste intitulée Dominion en 2005 ). Jusqu’à First Reformed qui bénéficia d’un accueil critique élogieux et qui permit de faire la lumière sur son travail de metteur en scène, il faut bien avouer que son œuvre se résumait à quelques titres plus ou moins appréciés : American Gigolo (peut-être le plus célèbre), son remake de La Féline de Tourneur, Blue Collar, son portrait stylisé de Mishima, le torturé Hardcore (film que je détestais mais que j’ai envie de revoir, ne serait-ce que pour me détacher de la lecture « premier degré » que j’en avais faite) et le beau Affliction.



Le plus grand mérite de l’essai de Jérôme d’Estais est de nous faire découvrir une œuvre beaucoup plus foisonnante (23 films au compteur à ce jour) et surtout d’une rare cohérence. Plutôt que d’opter pour une approche monographique et chronologique, l’auteur choisit un angle d’attaque thématique, passant au peigne fin toutes les obsessions et motifs du cinéaste en s’appuyant sur la métaphore de la chambre. Dans la mesure où les personnages de Schrader sont souvent confinés dans des espaces clos (l’habitacle d’un taxi, la cellule du pasteur de First Reformed, la chambre où travaille Mishima…), d’Estais part de ce motif de la « chambre noire » comme théâtre intime où se déploient les enjeux de l’œuvre. C’est, par exemple, dans un premier temps, une analyse poussée de ces différents lieux où se cloîtrent les personnages et les accessoires récurrents qu’utilise le cinéaste (la chambre, le lit, le miroir…). Dès cette première « chambre », l’essayiste tisse des liens intéressants entre les films et la vie de Schrader, évoquant dans un deuxième temps des « personnages-miroirs dont il partage les obsessions et les descentes aux enfers ». Il s’agit alors de définir à quoi ressemble le antihéros schraderien à travers sa fonction (chauffeur de taxi, gigolo, « master gardener », « Card Counter »…), les rituels auxquels il s’adonne et son parcours chaotique (retrouver sa fille dans l’enfer de l’univers du cinéma porno dans Hardcore, par exemple).



L’analyse est extrêmement minutieuse, parfois un peu pointue dans la mesure où Jérôme d’Estais cède de temps en temps à son péché mignon, celui de l’allusion à des moments très précis de certaines œuvres, ce qui peut rendre la lecture assez compliquée pour ceux qui ne connaissent pas ou peu les films. Fort heureusement, le livre est agrémenté d’une filmographie détaillée (avec un court résumé toujours très utile) et de renvois aux œuvres bienvenus.



En ancrant sa réflexion dans de menus détails (par exemple, le motif de la main qui lui permet de jeter des ponts évidents entre le cinéma de Schrader et celui de son maître absolu Robert Bresson), d’Estais nous propose un panorama extrêmement stimulant d’une œuvre où se mêlent les thèmes du péché, de la culpabilité, de la rédemption (ou du moins d’une tentative de se libérer de ses démons), du suicide, du sexe… Des thèmes qui finissent par dessiner également les contours d’un « pays dévasté », marqué par de nombreux soubresauts et traumatismes qui refont surface dans le cinéma de Schrader (la guerre du Vietnam, le terrorisme dans Patty Hearst, les prisonniers d’Abou Ghraib dans The Card Counter…).



A travers ce parcours en neuf chambres comme autant de cercles dantesques, Jérôme d’Estais détaille avec une grande intelligence et de nombreuses intuitions stimulantes la quête de Schrader à travers les parcours de ses personnages torturés. Un chemin qui passe par de nombreuses embûches mais qui leur permettent d’accéder à une forme de libération.


Lien : https://www.culturopoing.com..
Commenter  J’apprécie          00
Barbet Schroeder : Ombres et clarté

Jérôme d’Estais – Barbet Schroeder, Ombres et clarté (LettMotif).

10 avril 2017



Schroeder couve



Le cinéma de Barbet Schroeder possède un recoin secret, un voile brumeux qui entraîne cette filmographie vers la fausse apparence. Schroeder lui-même ressemble à un apatride : né à Téhéran, il passe son enfance en Colombie, vient vivre en France, et tourne ensuite des films aux quatre coins du monde (Amérique, Japon, Ibiza, Nouvelle-Guinée…).



A priori, rien ne semble relier More (décadence hippie), Kiss of Death (remake d’Hathaway), Maîtresse (Depardieu et Ogier version sadomaso) ou Barfly (Rourke en clone bukowskien). Les genres cinématographiques se percutent : road trip, polar, drames familiaux, action, thriller. Le format, idem : fiction, documentaire, série TV (Schroeder a en effet tourné un épisode de Mad Men). Sans même évoquer la place « fuyante » qu’occupe l’auteur au sein du système : producteur ou coproducteur pour Rohmer, Rivette et Eustache ; metteur en scène ayant aussi bien collaboré avec Jacques Dutronc que Sandra Bullock, Bruno Ganz qu’Andy Garcia ; à l’aise dans la superproduction hollywoodienne comme dans l’intimisme à budget faible…



Les films de Schroeder ressemblent à ce territoire inconnu que partent rechercher Bulle Ogier et Jean-Pierre Kalfon dans La Vallée : un repère fiable qui, au fur et à mesure, apparaît différent de ce qu’il semblait être au préalable. Dans l’ordre ou le désordre, les « ombres » dévoilent une « clarté ».



C’est donc le secret Schroeder que tente aujourd’hui d’élucider Jérôme d’Estais. Le précédent ciné-ouvrage de l’écrivain se consacrait à l’œuvre foisonnante d’Andrzej Zulawski, et Schroeder tel Zulawski sont (étaient) des artistes bien souvent observateurs d’un pays n’étant pas le leur : la France pour le Polonais Andrzej, l’Amérique pour Barbet. Reste qu’il est impossible d’écrire sur Schroeder comme on décortiquerait les labyrinthes zulawskiens.



Sur le fil (la somme décisive sur Zulawski) était un livre cathartique, obsessionnel. Jérôme d’Estais s’y interrogeait tout autant sur le cinéaste de Possession que sur sa propre fascination à l’égard d’Andrzej. Ombres et clarté, inversement, avance pas à pas, de façon très méticuleuse, tel un travail de détective ou une enquête policière. Grande force de cette étude sur Schroeder : elle ne ressemble guère à un essai théorique mais à un roman à énigmes. Chapitre après chapitre, d’Estais regarde, commente une facette schroederienne, puis l’enlève pour observer ce qu’il y a dessous : le rapport à l’argent, l’animalité, le jeu, les mensonges et les vérités, le langage… Un livre poupée russe qui crée un suspense : il faut trouver la clef Schroeder.



Également romancier, Jérôme d’Estais, lorsqu’il écrit sur le cinéma, donne l’impression de transformer en fiction le cheminement de son cerveau. Il ne s’agit pas d’étayer une vérité absolue, mais de suivre, façon puzzle, la construction d’un récit aussi pragmatique que porteur d’une cohérence finale. Sur ce point, et quand bien même connaît-il par cœur Daney ou Bazin, Jérôme d’Estais ne s’inscrit jamais dans une quelconque généalogie analytique. Il s’approprie, avec naturel, les courants fondateurs de la pensée cinématographique, pour en faire siens, pour déterminer quelle forme littéraire correspondrait à tels ou tels cinéastes. Ombres et clarté est ainsi un docu-roman avec Barbet Schroeder en guise de repère central (tout comme Schroeder alterne, et parfois mélange, documentaires et fictions). La forme s’adapte au fond. Rare et admirable.



© Jean Thooris
Lien : https://culturepopculture.co..
Commenter  J’apprécie          01


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jérôme d` Estais (12)Voir plus

Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Roald Dahl ?

James et la ... pêche ?

Fabuleuse
Grosse

10 questions
186 lecteurs ont répondu
Thème : Roald DahlCréer un quiz sur cet auteur

{* *}