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Citation de Osmanthe


Un souvenir déplaisant surgit dans la mémoire de Senji.
Il crut revoir Otomatsu, le front baissé dans la chapelle ardente de l'hôpital, à Biyoro, lorsqu'il avait perdu sa femme. L'épouse de Senji avait depuis lors toujours reproché à Otomatsu de s'être refusé à accompagner celle-ci dans son agonie. Elle le disait insensible. Malgré les nombreux appels qu'il avait reçus, tous aussi alarmants les uns que les autres, Otomatsu s'était effectivement contenté de prendre le dernier train pour Biyoro après avoir éteint derrière lui les lumières de la gare de Horomai. Un nombre incalculable de fois, la femme de Senji avait téléphoné à Otomatsu ; et finalement, c'est elle qui avait accompagné l'épouse de ce dernier jusqu'aux portes de la mort. Elle lui en avait tenu rigueur, et c'était bien normal. Ce jour-là aussi, comme tous les autres jours, dans un manteau couvert de neige glacée, Otomatsu était resté immobile au chevet de la défunte, tête basse. Rudoyé par la femme de Senji qui en le secouant lui reprochait de ne pas verser la moindre larme, il s'était borné à lui répondre en un murmure :
- Non, moi, je ne suis qu'un cheminot. Pour un malheur personnel, je n'ai pas le droit de pleurer.

Extrait du récit "Le cheminot"
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