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Citation de sonatem


     
Ce n’est plus l’amour, mais autre chose qui est dans l’air et à quoi tout le monde pense, comme à la mort, mais ce n’est pas la mort. Une main offre à la Souterraine une pierre bleue, à la porte suivante une ombre lui tend un caillou rouge, elle ramasse une émeraude. Ainsi compose-t-elle un collier et le passera au cou d’un être si pâle que toutes les couleurs retournent au blanc sur sa peau de moribond.
Je reconnais la route, le marchand dont les cris faisaient vibrer les vitres, je reconnais les maisons, je ne connaissais pas l’homme qui est caché dans la plus basse. Personne ne le savait de si grande taille, la Souterraine doit ouvrir les bras pour le presser sur elle, on ne le savait pas étendu si bas, elle se jette à genoux pour l’embrasser. Je voudrais intervenir, c’est pour moi que cette femme à risquer de se perdre, pour mon salut qu’elle a risqué le sien. Elle avait déjà les cheveux gris quand je l’ai rejointe. Personne ne savait que son malade était si lourd. Il faudra plusieurs hommes pour porter son brancard. Elle chantera en les suivant. Il l’a apprise à aimer. « C’est un poète qui meurt, disait-elle. S’il n’était pas un enfant, il était mon enfance. »
« Il est cependant des avantages à habiter ses propres yeux: on est un peu dans ce qu’ils voient et presque dans ce qu’ils aiment de trop beau.
« Douceur exquise que l’exil physique révèle. N’être que son regard devant un objet choisi, c’est effleurer la nudité du jour.
« Vous étiez très blanche et c’est la couleur de la joie, mais la vôtre ; la couleur même du jour où mon ombre aura pris ma place.
« Vous le quitterez, vous serez devenue l’horizon, comme au cœur d’un lis noir sa blancheur consumée.
« Vous n’existiez que pour mes yeux, ma voix vous donne asile. Loin de moi, vous serez votre rire, si émouvant de vous avoir parcourue toute...
La tête me tourne comme à ceux qui ont des yeux pour ce qui n’est au monde... »
     
Toute neuve est l’image
D’un mal qu’on ne sait pas
Et fête un mariage
Où le jour seul viendra
     
Ceux qui s’en vont ignorent
Qu’une fois en dix ans
L’absence est près d’éclore
Le coquelicot blanc
     
Au jardin de ma mère
Chaque fleur à son tour
Ferme avec mes paupières
Les yeux menteurs du jour
     
Où les couleurs sont-elles
Tant que la nuit y voit
Le rouge vend ses ailes
Le blanc est mort de froid
     
Sur des lèvres où sombre
Un papillon gelé
C’est entre une ombre et l’ombre
Notre amour en allé
     
Sois moins triste on t’écoute
Ouvre tes yeux d’absente
À la folle qui doute
Du coquelicot blanc
     
Ton nom ce n’est personne
Mais son propre secret
Tout le noir qui frissonne
D’un bois dans un bouquet
     
Cueille la fleur de glace
De loin le froid se voit
Ce qui brille où tu passes
Si ce n’était pas toi ?
     
     
Deuxième partie : Le bourdon du noir, XII (extraits), pp. 118-121.
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