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Citations de Joë Bousquet (169)


La nuit tous les pas se mêlent
Ce qui nous mène est perdu
L’air est bleu de tourterelles
Le ciel le vent se sont tus
Et pareil à la colombe
Qui meurt sans toucher le sol
Entre l’absence et la tombe
L’oubli referme son vol
Mais il survit du murmure
Où tout se berce en mourant
L’amour des choses qui dure
Au cœur d’un mort qui m’attend
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La nuance de tes yeux est une saison de mon âme.
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Peut-être, ne comprendrez-vous jamais ce que j'éprouve en vous voyant ; mon âme se repose dans votre présence.
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Joë Bousquet
L’OMBRE SOEUR

Entre à la nuit sans rivages
Si tu n’es toi qu’en passant
L’oubli rendra ton visage
Au coeur d’où rien n’est absent

Ton silence né d'une ombre
Qui l'accroît de tout le ciel
Eclôt l'amour où tu sombres
Aux bras d'un double éternel
 
Et t'annulant sous ses voiles
Pris à la nuit d'une fleur
Donne des yeux à l'étoile
Dont ton fantôme est le coeur.
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Je veux que tu contemples mon désir dans les gestes de ton abandon.
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L’aube apprend de l’amour son nom qui toujours tremble
et lui cachant sur quelles mers elle a dormi
monte aux yeux désolés qui la cherchent ensemble
éblouir leur exil aussi nu que l’oubli
     
EUCHERIA, VI, extrait.
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Madrigal

Du temps qu’on l’aimait, lasse d’elle-même
Elle avait juré d’être cet amour
Elle en fut le charme et lui le poème
La terre est légère aux serments d’un jour.

Le vent pleurait les oiseaux de passage,
Berçant les mers sur ses ailes de sel,
Je prends l’étoile avec un beau nuage,
Quand la page blanche a bu tout le ciel.

Dans l’air qui fleurit de l’entendre rire,
Marche un vieux cheval couleur de chemin,
Connais à son pas la mort qui m’inspire
Et qui vient sans moi demander sa main.
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D'un cœur noir qu'il est las d'entendre
Tout est trop beau pour être vu
Un amour plus grand que l'espace
Ferme les yeux qui ne voient plus
Et l'ombre que sa forme efface
Mendiant son pas mendiant sa place
Au jour mort d'un rêve pareil
Dira des ombres qui la suivent
Ma vie avait des yeux d'eau vive
Passé prête-moi ton sommeil
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On m'a si souvent ramené à la raison, on m'a si souvent prévenu contre ma fantaisie que j'ai gardé rancune à la logique.
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Joë Bousquet
Le poète n'a pas d'âge. Il naît.
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Je ne peux pas imaginer que cette prochaine entrevue ressemble à la dernière et j'attends, j'attends toujours la charmante journée où tu seras toi-même le jour où, renonçant à te montrer l'ennemie de toi-même tu me mèneras vers toi. Tes yeux ne montreront plus ces lueurs déplacées. Ils répandront cette lumière simple et douce que j'aime et où tant de larmes paraissent survivre à d'anciennes douleurs que ma présence t'a fait oublier...
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Au fond de la plus noire douleur j'ai surtout souffert de trouver des limites à ma faculté de l'exprimer.
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Extrait de la préface de Xavier Bordes
"Mystique" nous confronte à ce manque essentiel qui resterait inaperçu, s'il n'éveillait en nous l'écho d'une conviction : quand tout espoir est perdu, la foi devenue sans objet n'a pour support qu'un sursaut de la volonté. Sans se soucier de grâce divine, l'homme place de propos délibéré sa confiance en lui-même. Il se perd et se sauve en même temps.
L'écrit forgé par cet instant "qui crée un monde et l'anéantit" a droit d'être appelé "mystique". Mais il ne porte pas le témoignage d'une rencontre avec la divinité : il prouve qu' un "homme s'est rencontré". p 8
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Vivre de sons, de couleurs. Avoir un royaume dans son regard. Etre ainsi fait que les autres doivent, pour te comprendre, non pas penser, mais songer.
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… Enfin, lancer un pont entre la vie intérieure et le monde réel.
                   
Il y a toute l’étendue du réel pour me rendre étranger à celle que j’aime. Plus je m’attache à mes idées et plus je m’étonne de la connaître et rien ne donnerait de la force à mon esprit sans jeter de l’ombre sur l’amour qu’elle m’a inspiré. C’est sous cette forme un peu neutre que j’aborde, et comme à contre-jour, une constatation démoralisante : pourquoi ne pas reconnaître que l’empire qu’elle exerce sur moi a grandi dans l’affaiblissement de mes facultés ? Il y a sur son visage plus de lumière que dans mes yeux ; c’est à travers le crépuscule de mon esprit que je m’acharne à la regarder, comme si mon regard, à travers la clarté dont elle est revêtue, me suspendait au suprême rayonnement d’un jour évanoui au dedans de moi.
                    . . .
Elle était comme une étoile tombée dans la neige. Le silence éternel de tous les endroits où elle irait danser… Elle n’aurait plus été en ce monde qu’un rayon perdu si la lumière ne s’était faite chair pour la toucher.
                    . . .
Tout ce que j’ai jamais été danse autour de mon regard qu’elle a remis au monde avec le silence de sa bouche fardée. Ce n’est pas de la littérature. L’heure qui vient de s’écouler s’est profondément ouverte pour m’éclairer les paroles que j’écrivais autrefois, au temps du Présentisme. Le comprendrait-elle ? Sait-elle que sa beauté met en jeu des pensées que je ne savais pas être miennes, qu’elle fait de moi le cœur d’une vérité en marche et que rien n’arrêtera si elle veut me comprendre. . . .
                                    
La beauté n’est pas un but, mais un chemin vers les choses…
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Quand l'âme eut froid

Mon cœur ouvert de toutes parts
Et l’effroi du jour que je pleure
D’un mal sans fin mourant trop tard
Je ne fus rien que par hasard
Priez qu’on m’enterre sur l’heure

On reverra dans le brouillard
Avec ses maux et ses années
Le roi qu’il fut dans la fumée
D’un feu qui n’était nulle part
Sa mère avait des yeux d’eau vive
Il reviendra dans le brouillard
Le cœur ouvert par trois poignards
Vidé par les lunes oisives

Mais les ans passent sans nous voir
L’aube naît d’une ombre où l’on pleure
De quoi voulez-vous que l’on meure
La nuit ne sait pas qu’il fait noir
Tout est passé pour nous revoir
Nos pas reviennent nous attendre
On rouvre la classe du soir
Où l’on attend le roi des cendres

J’ai cru le voir dans un miroir
Qui m’est resté de mon enfance
Un chant de source était devant
Qui m’a bercé jusqu’au silence
Et je le suis jusqu’à l’absence
Mon corps s’ouvrant à tous les vents
A bu le froid dans l’eau d’argent
D’un cœur noir qu’il est las d’entendre

Tout est trop beau pour être vu
Un amour plus grand que l’espace
Ferme les yeux qui ne voient plus
Et l’ombre que sa forme efface
Mendiant son pas mendiant sa place
Au jour mort d’un rêve pareil
Dira des ombres qui la suivent
Ma vie avait des yeux d’eau vive
Passé prête-moi ton sommeil
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Vieille fille

Il était une vieille fille
Qui sur sa robe de papier
Transportait des oiseaux des îles
Et des archipels par milliers

Les flots agitant leurs mirages
D’un cœur qui pleure à se briser
Défont des roses d’un autre âge
Sur son sein criblé de baisers
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Je crois, ce soir, qu'il faut être à sa vie avant d'être à son amour, et que j'ai eu tort de rompre si totalement avec moi-même. J'ai tué ce que je lui donnais de moi.
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Nul amour n'aura chanté
Sans mourir de son murmure
Qu'on n'est plus d'avoir été
Le frisson de ce qui dure
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Je l’ai attendue. Le silence se couvrait de fleurs pour hâter les progrès de l’ombre. Je revoyais des hivers perdus et les brouillards qui avaient bleui la terre. Sous les ciels gris, les ruisseaux emportaient, avec un grand bruit d’argent, une moisson de fleurs.
Dans la lumière tremblante de ses yeux bleus m’apparaissait une fille blonde comme la rosée. Son ombre était une autre femme.
J’entendais alors sa voix où les paroles étaient le linceul d’une chanson étrangère. À l’autre de me sourire avec tout son corps, pâle et nu comme un reflet du ciel dans un miroir de lait.
Puis, les derniers reflets du crépuscule d’hiver se sont soulevés comme des lis sur les mouvements de l’air froid, pâle comme une chair.
Dans l’escalier qui menait à l’étage supérieur un pas avait retenti, agitant d’un léger frisson les larges feuilles d’un palmier d’appartement qu’une lampe éclairait à peine…
Je tendis l’oreille : « Quand un évènement, me suis-je dit, nous occupe l’esprit, il faut penser à lui pour que tout ce qui touche nos sens soit la vision de son mystère. »
     
Jetant les yeux sur le monde glacé qui m’entourait, je me pris à le souhaiter plus morne encore comme si la réalité tout entière avait dû se précipiter dans la tombe et n’y faire qu’un avec mon amour. Le froid devint plus doux, caressant, et je me souvins qu’une jeune fille était morte dans un appartement qui touchait le mien…Tout ce que je voyais l’enveloppais de ma vie, l’introduisait dans la grande lumière d’un temps qui s’ouvrait. Tout ce que je voyais, je l’entendais me dire : « Je me ferai chair quand tous les objets de tes sens se feront esprits. »
     
Un mot ne change pas une destinée. L’activité de mon esprit n’avait pas comblé tous les besoins de mon être. Sans mes souvenirs, je n’aurais pas pu me convaincre que j’étais vivant… Il y avait un immense portail, debout dans le vent d’un village en ruines, toujours là quand je cherchais le vrai. Comment être le salut d’une vie qui, de sa seule image, me faisait oublier que j’étais vivant. Je voyais les hauteurs bleues où s’élèvent les grands vols d’été. J’étais un paysage d’hiver sous le froid où le courant d’une rivière menait des oiseaux morts. Je n’étais que prison, que solitude, mais cependant, espoir car j’étais douleur. « Que la chose que je saisis, me disais-je, soit la mer intérieure de ce que je suis ! »
     
… Il viendra quelqu’un pensais-je, pour rendre aux hommes ce que leur aura pris la société. Il sera la chair de sa vie, l’existence des choses en sera le visage.
 … Nous ne sommes qu’un miroir, mais qui pense à lui avec la réalité des objets qu’il reflète. Nous voulons atteindre au réel dont nous ne sommes que la promesse. À l’échelle de ce besoin, le bien et le mal sont indiscernables. C’est parce que nous sommes illusion que rien n’est en nous plus nôtre que le rêve.
     
Livre II., pp. 169-172
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