Joan D. Chittister

L'essentiel dans la vie ne consiste pas à trouver la seule chose qui puisse nous satisfaire mais à comprendre que rien ne pourra jamais nous satisfaire pleinement. Et que c'est très bien ainsi. (p.65)

…La foi se n'est pas une prestidigitation surnaturelle destinée à nous préserver des exigences de la vie….La foi n'est pas l'imagination, elle n'excuse pas l'irrationalité. Elle n'est pas ce qui donne le truc pour contrôler Dieu. Non, la foi est une base de développement personnel, un relevé topographique de la vie qui nous indique un chemin à travers les vallées et des plaines, les fleuves impétueux et les immenses océans de l'expérience au milieu de laquelle nous grandissons. Elle fait de la vie bien plus une quête qu'un emplacement. Elle n'est pas ce qui pourrait nous permettre de nous installer complaisamment dans notre bonté, assurés, pour peu que nous suivions les règles, d'avoir la vie sans avoir à la vivre…Comme si la foie était une sorte de police d'assurance contre la vie. Tout au contraire. La foi est ce qui nous permet d'évaluer les choix qui s'offrent à nous en fonction de ce qui est vraiment réel et important dans la vie et, en fin de compte, de garder le cap.
Ne pas avoir la foi c'est perdre de vue non seulement où nous allons mais aussi la raison pour laquelle nous y allons. (p.25)

Croire en quelque chose, c'est savoir que c'est vrai moins dans notre tête qu'au plus profond de notre âme. Nous croyons en la bonté, par exemple, parce que même si le mal semble terriblement efficace, il contredit les aspirations les plus hautes de l'humanité. Nous croyons en l'amour plutôt qu'en la haine, parce que l'amour vient chercher ce qu'il y a en nous de meilleur alors que la haine se nourrit de notre mesquinerie. Nous croyons aux personnes qui nous portent dans leur coeur parce qu'en dépit des circonstances qui peut démentir cette certitude, nous nous nourrissons nous-même de cette relation. Nous croyons au spirituel parce que le matériel n'arrive pas à combler le sentiment d'inachèvement tapi dans le coeur humain. Bref, croire, c'est pouvoir connaître ce que nous ne pouvons pas voir. Aucune de nos croyances, s'il s'agit bien de croyance, n'a le degré de certitude d'une pesée chimique. Une croyance est sûre à la manière dont la vérité est sûre. Elle résonne dans notre coeur comme l'acier fait tinter le cristal. (p.24)